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Actes - Climato.be

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XIX e Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie<br />

1. Une hausse faible à modérée du nombre de cyclones de catégorie 4 et 5<br />

Périodes<br />

Bassins cycloniques<br />

1975–1989 1990–2004<br />

Webster Réanalyse Webster **<br />

Pacifique Nord-Ouest 85 101* 116<br />

Pacifique Nord-Est 36 42* 49<br />

Atlantique Nord 16 16* 25<br />

Pacifique Sud 10 20* 22<br />

Sud de l’Océan Indien 23 33* 50<br />

Nord de l’Océan Indien 1 5* 7<br />

* Réanalyse incomplète : manque d’images pour la période 1975 à 1977.<br />

** Réanalyse prévue mais non effectuée.<br />

Source : Webster et al. (2005) et réanalyse des images satellitaires de 1978 à 1989.<br />

Tableau 1 – Nombre de cyclones tropicaux de catégorie 4 et 5<br />

Pendant la décennie 1970, selon Webster et al. (2005), on comptait une moyenne annuelle<br />

d’une dizaine d’ouragans de catégorie 4 et 5 dans le monde (tableau 1). Depuis 1990, le<br />

chiffre serait passé à 18 par an. Il est à noter que dans les régions où les données sont<br />

considérées comme les plus sûres, l’Atlantique Nord, le Pacifique Nord-Ouest, et le Pacifique<br />

Nord-Est, il n’y a pas eu d’augmentation de 80 % du nombre de cyclones de catégorie 4 et 5.<br />

En outre, Landsea (2005) rapporte que l’Atlantique Nord a connu, de 1945 à 1965, une forte<br />

activité en cyclones de catégorie 4 et 5 comparable à celle observée depuis 1995. Entre ces<br />

dates, il y a eu une période de calme. Il y aurait donc des cycles dans l’activité des cyclones<br />

intenses. Ces données sont considérées comme assez fiables puisque c’est la seule région qui<br />

bénéficie des reconnaissances aériennes dans de nombreux ouragans depuis 1944.<br />

En revanche, les chiffres indiquent un doublement du nombre de cyclones de catégorie 4 et 5<br />

dans les bassins cycloniques les moins bien équipés en satellites durant les décennies 1970 et<br />

1980, l’Océan Indien et le Pacifique Sud. Ici, se pose le problème de la fiabilité et de<br />

l’homogénéité des bases de données cycloniques. Webster et al. (2005) ont affiché sur leur<br />

site web (en bibliographie) les cyclones qu’ils ont intégrés à leur étude. Nous avons entrepris<br />

une réanalyse encore partielle des images satellitaires de nombreux systèmes de catégories 2 à<br />

5 de 1978 à 1989 à partir de la méthode de Dvorak (1984) qui reste la référence en matière<br />

d’estimation de l’intensité des cyclones tropicaux. Les premiers résultats montrent que<br />

Webster et al. (2005) ont utilisé une base de données qui a « oublié » au moins 46 cyclones<br />

(27 % sur le total de 171) de catégorie 4 et 5 à l’échelle globale entre 1978 et 1989<br />

(tableau 1). On aboutirait alors à une moyenne annuelle de 15 cyclones entre 1975 et 1989<br />

(avec trois années manquantes, 1975 à 1977) au lieu du nombre de 10 avancé par les<br />

chercheurs américains. La moyenne annuelle de 18 systèmes de catégorie 4 et 5 observés ne<br />

correspondrait plus alors qu’à une augmentation de l’ordre de 20 %, valeur éloignée des 80 %<br />

annoncés par Webster et al. (2005).<br />

Il reste maintenant à reconsidérer l’intensité des cyclones sur la période 1990-2004. Mais un<br />

premier test pour le bassin le plus actif du glo<strong>be</strong>, le Pacifique Nord-Ouest qui produit le tiers<br />

des tempêtes et cyclones du glo<strong>be</strong>, indique qu’il n’y a pas eu de sous-estimation de l’intensité<br />

des cyclones de catégorie 4 et 5 pour la période 1990-1995. Cela pourrait traduire une<br />

meilleure formation des analystes à la méthode de Dvorak (1984) qui nécessite plusieurs<br />

années d’expérience.<br />

Ainsi, la qualité des données fait débat et exige un profond et complet travail d’investigation<br />

avant de tenter de relier une hypothétique hausse de l’activité des cyclones de catégorie 4 et 5<br />

à une augmentation de la température de l’océan.<br />

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