22.04.2015 Views

Actes - Climato.be

Actes - Climato.be

Actes - Climato.be

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

XIX e Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie<br />

(retour d’hiver). Afin de mieux replacer l’aléa gélif face à une vulnérabilité agronomique,<br />

nous avons ajouté, sur la Figure 1, les dates moyennes du débourrement pour les trois cépages<br />

plantés en Champagne : le Chardonnay (le 6 avril), le Pinot Meunier (le 8) et le Pinot Noir (le<br />

13) (période 1954-1990 ; AVC, 1991). Il apparaît très clairement que cette reprise de la<br />

croissance végétative coïncide avec la période relativement froide de début avril. Cette<br />

période est donc très critique pour le gel des bourgeons.<br />

Figure 1 – Évolution printanière des moyennes journalières des températures minimales sous abri<br />

pour 23 stations marnaises (15/03-31/05 1998-2003 ; CIVC, Météo France)<br />

Cela étant, ces conclusions reflètent seulement une image moyenne et chaque printemps est<br />

unique (forte variabilité temporelle). Pour peu que les conditions de mars fussent plutôt<br />

défavorables (températures froides, faible ensoleillement), la vigne, alors en retard végétatif,<br />

sera épargnée des gelées météorologiques pouvant survenir début avril (et inversement).<br />

Ainsi, dans les études statistiques sur l’occurrence et l’intensité des gelées (Madelin, 2004), il<br />

apparaît très nettement une forte variabilité du gel entre les années, tant en intensité que dans<br />

le temps. Même si les températures inférieures à 0°C sont plus fréquentes, en toute logique,<br />

dans la première moitié du printemps, les dates diffèrent d’une année à l’autre. En outre, ces<br />

dates gélives sont consécutives et représentent alors des épisodes de froids matinaux.<br />

L’enquête de l’AVC (1991) a permis également de préciser spatialement le phénomène des<br />

gelées des bourgeons à l’échelle communale dans le vignoble champenois. Elle montre très<br />

clairement que le département de l’Au<strong>be</strong> est plus exposé au risque gélif que la Marne ou que<br />

l’Aisne, ce qui est corroboré par l’analyse des données météorologiques des stations<br />

automatiques (Beltrando, 1998). Dans la Marne, les stations situées sur la Côte des Blancs et<br />

au sud de la Montagne de Reims sont relativement plus chaudes que les stations au nord<br />

(Madelin, 2004). Par ailleurs, les mesures sur le terrain, ainsi que les données des stations, ont<br />

montré que les secteurs viticoles situés en bas de coteaux sont <strong>be</strong>aucoup plus gélifs.<br />

2. Les facteurs influençant cette variabilité<br />

Au-delà de l’observation et de la quantification des variabilités spatiale et temporelle des<br />

températures minimales négatives, les recherches sur les gelées en Champagne ont cherché à<br />

comprendre les conditions atmosphériques associées à ces événements gélifs et les<br />

interactions avec les paramètres locaux (tels la topographie ou encore l’état du sol).<br />

Lorsque les conditions atmosphériques nocturnes sont caractérisées par un ciel dégagé et par<br />

un vent calme, conditions dites « radiatives », la variabilité spatiale des températures est alors<br />

très marquée et le refroidissement généralement plus important que par ciel couvert. Par<br />

387

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!