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Actes - Climato.be

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Les risques liés au temps et au climat<br />

rendements dans la mesure où une période de sécheresse (veranico) est intervenue au mois de<br />

janvier et a freiné le bon développement des cultures.<br />

Partant de ce constat, l’objectif de cette étude est d’analyser la relation entre les précipitations<br />

et les rendements dans les deux régions Mato Grossense les plus productrices situées dans la<br />

Chapada dos Parecis et le long de la route BR163 reliant Cuiaba à Santarem, soit une aire de<br />

plus de 150 000 km². Pour cela, le climat du Mato Grosso sera présenté dans une première<br />

partie et sera mis en relation avec les exigences naturelles de la plante soja. Il s’agira ensuite<br />

de ressortir une éventuelle relation entre les données de précipitations et de rendements<br />

collectées.<br />

1. Le climat et la culture du soja au Mato Grosso<br />

D’un point de vue climatique, le nord du Mato Grosso marque la transition progressive entre<br />

le climat équatorial amazonien et le climat tropical, transition climatique qui peut être mise en<br />

relation avec la transition entre forêt et cerrado (Dubreuil et al., 2004). Toutefois, en ce qui<br />

concerne plus précisément notre zone d’étude, le climat est exclusivement tropical. Les<br />

températures sont toujours élevées (entre 22 et 26°C en moyenne) et la pluviométrie<br />

représente alors le facteur principal permettant de caractériser le climat. Celle-ci est largement<br />

liée à la durée de la saison sèche qui évolue selon un gradient nord-sud entre 3 et 5 mois<br />

centrés sur juillet et août. En conséquence, alors que l’on atteint régulièrement les 2500 mm<br />

par an au nord du Mato Grosso, les précipitations au sud oscillent autour de 1000 mm. Ces<br />

précipitations sont centrées sur les mois de janvier et février.<br />

Ce rythme pluviométrique basé sur deux saisons clairement définies s’explique par des<br />

circulations atmosphériques à échelle globale et notamment par la position de la ZCIT, dont le<br />

déplacement jusqu’au sud de l’Amazonie durant l’été austral constitue la principale<br />

explication de la saison pluvieuse au Mato Grosso. Cette saison pluvieuse est accentuée par la<br />

présence à la même époque de la ZCAS (Zone de Convergence de l’Atlantique Sud) reliant<br />

l’Atlantique sud au sud de l’Amazonie selon un axe nord-ouest/sud-est et la ZCEC (Zone de<br />

Convergence Equatoriale continentale) présente en permanence sur l’Amazonie et entraînant<br />

toutes deux de nombreuses pluies (Durieux, 2002). Au contraire, lors de la remontée au nord<br />

de la ZCIT, celle-ci s’accompagne d’une remontée de l’anticyclone bolivien basé sur le plateau<br />

bolivien vers le sud de l’Amazonie. Cet anticyclone empêche alors les mouvements de masses<br />

d’air et notamment les ascendances et donc limite les précipitations, ce qui accentue la saison<br />

sèche durant l’hiver austral. Par ailleurs, un autre mécanisme à échelle globale est reconnu<br />

pour affecter remarquablement l’intensité des précipitations en Amazonie, c’est le phénomène<br />

El Niño (La Niña) relié à la cellule de Walker et dépendant de la température des eaux du<br />

Pacifique. Cependant, c’est bien à l’échelle locale que se crée la variabilité spatio-temporelle<br />

des précipitations au Mato Grosso car ces pluies sont reconnues comme étant principalement<br />

issues de systèmes convectifs de méso-échelle (Sette, 2000). Selon Durieux (2002), 82 % des<br />

précipitations en Amazonie sont issues de ces systèmes convectifs de méso-échelle initiés par<br />

l’évaporation des végétaux. L’intensité de ces précipitations dépend alors de la quantité de<br />

vapeur d’eau transportée et de la hauteur du nuage (jusqu’à 18 km pour les cumulo-nimbus).<br />

Par exemple, à Novo Diamantino (petit quartier à l’entrée de Diamantino) à 150 km au nord<br />

de Cuiaba, il a été possible de récolter les données de précipitations de trois entreprises<br />

distantes de quelques kilomètres seulement (3 au maximum). Même si la qualité des<br />

pluviomètres utilisés est largement discutable, les données permettent de ressortir cette<br />

variabilité spatiale.<br />

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