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Actes - Climato.be

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Les risques liés au temps et au climat<br />

1.3. Les pertes indirectes<br />

Les inondations sont favorables à l’apparition de parasites. La fragilisation des plantes, les<br />

blessures infligées lors de l’inondation aux fruits, au feuillage et aux ceps, favorisent<br />

l’apparition de champignons et de parasites surtout si le temps chaud et humide persiste. Les<br />

traitements phytosanitaires, habituels après un épisode pluvieux intense en été ne sont pas<br />

toujours possibles dans les terrains inondés devenus inaccessibles aux véhicules. Outre les<br />

dommages parasitaires sur la plante, les nématodes, vers vivant dans le sol et vecteur du virus<br />

de la maladie du court-noué, peuvent être importés par les limons. Par ailleurs, un dépôt de<br />

plus de dix centimètres de limons comme on l’a observé parfois peut favoriser<br />

l’affranchissement c'est-à-dire l’enracinement du greffon au-dessus du porte-greffe.<br />

2. Le coût des inondations en viticulture<br />

2.1. La difficile estimation financière des dommages<br />

Le retour d’expérience s’est généralisé et systématisé en France depuis les inondations de<br />

l’Aude en novembre 1999. Il donne lieu à des bilans grossiers des pertes dues aux inondations<br />

par domaine d’activités : dommages aux particuliers, industries, infrastructures publiques,<br />

agriculture. Ces bilans sont souvent faits « à chaud » à partir des premières expertises des<br />

services déconcentrés de l’Etat. La surestimation des dommages dans les semaines suivants les<br />

inondations est quasiment systématique. Nous avons pu l’observer lors des deux épisodes de<br />

1999 et 2002. Le rapport d’évaluation des dommages du préfet Perriez 1 annonce une première<br />

estimation des dommages à l’agriculture de 150 millions d’Euros dans le seul département du<br />

Gard. Un an après, les chiffres finaux évaluaient les pertes de fonds à 37 millions d’euros et les<br />

pertes de récolte à 52 millions d’Euros (chiffres fournis par la DDAF 30).<br />

La source de données la plus fiable est la direction départementale de l’équipement qui<br />

instruit les dossiers de demande d’aide dans le cadre de la procédure « calamités agricoles »<br />

(loi de juillet 1964). Les chiffres consolidés sont disponibles environ un an après les sinistres.<br />

Les expertises qui fournissent l’assiette éligible aux indemnisations par le FNGCA ne sont<br />

qu’une évaluation a minima du montant des dommages. Elles ne prennent pas en compte une<br />

partie du travail de remise en état, effectué dans la solidarité de l’après catastrophe.<br />

2.2. Bilans globaux comparés dans l’Aude (1999) et le Gard (2002)<br />

Les bilans globaux comparés des événements de l’Aude et du Gard mettent en évidence des<br />

vulnérabilités différentes liées aux contextes géographiques et aux scénarios d’aléa. Pour des<br />

événements pluviométriques relativement comparables en terme de superficie touchée et de<br />

cumuls pluviométriques, le montant des dommages en agriculture sont deux fois plus élevés<br />

lors de l’événement du Gard que lors de l’événement audois. En effet, les dommages se sont<br />

élevés à 62 millions d’euros pour l’événement de l’Aude et 130 millions d’euros pour celui du<br />

Gard en 2002. Cette différence s’explique en grande partie par la date précoce des inondations<br />

de 2002, début septembre, alors que la plupart des vignes n’étaient pas vendangées. Les pertes<br />

de récolte ont dépassé les pertes de fonds. Dans l’Aude, si les pertes de fonds ont été<br />

sensiblement les même que dans le Gard, les pertes de récolte ont été minorées par la date<br />

tardive des inondations (novembre).<br />

Dans les deux cas, les dommages à l’agriculture ont représenté 8 % du montant global des<br />

dommages alors que l’agriculture ne pèse que pour 4,5 % du produit régional brut en<br />

1 Les crues des 8 et 9 septembre 2002 dans les départements de l’Ardèche, des Bouches-du-Rhône, de la Drôme, du Gard, de<br />

l’Hérault et du Vaucluse. Premières estimations des dommages. IGA, IGE, CGGREF, CGPC. 18 p. + annexes. Non publié<br />

(repris par Huet et al., 2003).<br />

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