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Actes - Climato.be

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XIX e Colloque de l’Association Internationale de <strong>Climato</strong>logie<br />

dans les nappes souterraines (Chahinian, 1998). A cela, on pourrait rajouter les très nombreux<br />

centres balnéaires, grands consommateurs d’eau pendant la période estivale et qui aggravent<br />

la situation.<br />

L’état libanais, conscient de ce problème a lancé de grands projets d’aménagements<br />

hydrauliques : retenues artificielles, malgré le milieu karstique infiltrant et les risques<br />

sismiques, captage total de grosses émergences karstiques, voire même exploitation de lacs<br />

souterrains. Tous ces projets se font au coup par coup, en réponse immédiat à un problème<br />

sans pour autant proposer un plan de gestion rationnel de la ressource. Les conséquences sont<br />

dès lors dommageables pour les hydrosystèmes fluviaux : durant la période estivale, un cours<br />

d’eau, comme le Nahr Beyrouth, n’est plus alimenté par l’écoulement naturel, mais plutôt par<br />

les égouts… La ressource en eau est, non seulement menacée quantitativement (à cause des<br />

raisons mentionnées), mais aussi qualitativement. En effet, à cause de la forte pression<br />

anthropique dans les régions côtières, les nappes littorales surexploitées sont devenues<br />

vulnérables aux intrusions d’eau marine. De plus, le Liban ne dispose pas encore d’un nombre<br />

suffisant de stations d’épuration. Par conséquent, les effluents urbains se déversent dans le<br />

milieu naturel sans aucun traitement préalable. Souvent, les immeubles construits en<br />

montagne évacuent leurs eaux usées dans des puits à fond perdu, qui les injectent directement<br />

dans les aquifères karstiques. Les municipalités les plus importantes disposent de réseaux<br />

collectifs qui débouchent dans le lit des<br />

cours d’eau. Ceci pose donc un grave<br />

problème de salubrité publique, étant donné<br />

la prépondérance dans le pays des substrats<br />

karstifiés qui facilitent l’infiltration rapide<br />

des polluants vers les nappes souterraines.<br />

Aussi, la qualité de l’eau est certainement<br />

dégradée bactériologiquement, comme le<br />

montre les résultats d’analyse d’eau de deux<br />

principaux captages pour l’AEP (figure 7),<br />

desservant l’agglomération <strong>be</strong>yrouthine.<br />

Conclusion<br />

1000<br />

900<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

oct-01<br />

nov-01<br />

déc-01<br />

janv-02<br />

févr-02<br />

mars-02<br />

avr-02<br />

Figure 7– La pollution bactériologique de deux<br />

sources AEP<br />

Une élévation des températures, une modification des régimes pluviométriques, sont le<br />

constat que l’on pourrait faire au vu de ces premiers résultats. L’évolution des précipitations<br />

reste néanmoins incertaine et difficile à prévoir (Sciama, 2005). Malgré les fortes divergences<br />

des modèles, il semble que la tendance climatique dans le bassin méditerranéen va vers un net<br />

assèchement. C’est ce qui semble apparaître dans l’analyse de la tendance pluviométrique des<br />

trois stations libanaises. Compte tenu de ce contexte du changement climatique, il a été<br />

calculé grossièrement un indice d’exploitation des ressources naturelles renouvelables pour<br />

les bassins-versants méditerranéens en 2000 et 2025 (Benoît et Comeau, 2005). Celui-ci se<br />

définit comme le ratio « prélèvements sur les ressources en eau naturelles<br />

renouvelables/ressources en eau naturelle renouvelables moyennes ». Le Liban aurait donc un<br />

ratio compris entre 25 et 50 %. Toutefois, il se peut que cette situation privilégiée soit<br />

compromise, à cause de la nouvelle répartition dans l’espace et dans le temps des<br />

précipitations (pluie et neige), des aménagements anarchiques et incontrôlés qui exercent une<br />

pression sans cesse croissante sur la ressource et de la mauvaise gestion de celle-ci. La<br />

dégradation consécutive de sa qualité, fait qu’au Liban, une richesse est gaspillée, l’eau, alors<br />

que c’est le facteur le plus important de la spécificité libanaise dans ses deux dimensions :<br />

géographique et géopolitique (Khalifé, 1997)<br />

.<br />

coluformes totaux (nbre/ml)<br />

mai-02<br />

juin-02<br />

juil-02<br />

août-02<br />

sept-02<br />

oct-02<br />

nov-02<br />

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