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Annibal

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se sont peut-être trouvées à la disposition de Tite-Live ; mais on ne sait ni dans<br />

quelle mesure Brutus avait réduit le texte de Polybe, ni si réellement Tite-Live a<br />

lu Brutus. Or, Tite-Live ne paraît pas avoir été homme à lire plus que le strict<br />

nécessaire ! D'ailleurs, eût-il lu Brutus, qu'il n'en a pas moins fourni une relation<br />

où fourmillent les détails négligés par Polybe.<br />

Valeton, dans son mémoire De Polybii fontibus et auctoritate (Utrecht, 1879), ne<br />

procède pas à de nouvelles recherches personnelles, mais il résume très<br />

clairement et péremptoirement, semble-t-il, les conclusions de Mikhael, Nissen et<br />

Bötticher, et il donne une idée très exacte de la vie, du caractère et de l’œuvre<br />

de Polybe. Il fait ressortir, plus nettement que les critiques allemands, que<br />

Polybe a disposé de textes gréco-carthaginois inconnus de Tite-Live.<br />

Nous retrouverons chacune des observations de détail auxquelles donne lieu la<br />

comparaison des deux textes en suivant ceux-ci parallèlement dans toute à<br />

partie qui nous intéresse.<br />

VIII. — Comparaison des textes.<br />

Polybe commence son livre III par un aperçu général du sujet qu'il va traiter ; il<br />

n'aborde l'histoire de la deuxième guerre punique que dans le paragraphe III, 6.<br />

L'exposé des causes et prétextes de cette guerre est assez développé (III, 6 à III,<br />

12) et il est évident que cette discussion est l'œuvre personnelle de l'auteur. Il a<br />

consulté Fabius, Sosilos et Chæreas, qu'il cite et dont il combat l'opinion ; il a<br />

disposé, en outre, d'un auteur carthaginois ou gréco-carthaginois que ses<br />

successeurs ont ignoré ou négligé, puisqu'il expose les préliminaires de la guerre<br />

d'après une version toute différente de celle que nous trouvons chez les autres<br />

historiens.<br />

Remarquons en passant que Polybe, dès qu’il trouve l'occasion de s'appuyer sur<br />

des textes officiels et authentiques, s'empresse d'en profiter : il a copié dans les<br />

archives romaines les traités passés entre Rome et Carthage. Tite-Live, tout<br />

romain qu'il est, n'en a cure.<br />

C'est avec le paragraphe 13 de Polybe, et le XXI, 5 de Tite-Live, que commence<br />

le récit des événements.<br />

<strong>Annibal</strong> combat les peuples riverains du Tage et de l’Èbre. Celte guerre est<br />

rapportée en termes analogues par les deux historiens, mais, par une singularité<br />

que nous retrouverons plusieurs fois, quelques-uns des noms propres sont<br />

différents.<br />

Polybe<br />

<strong>Annibal</strong>, ayant pris le<br />

commandement, s'empressa de<br />

conquérir le peuple des Olcades ; il<br />

se porta devant Althée, la plus<br />

forte de leurs villes, l'assiégea, et<br />

par des attaques vigoureuses,<br />

terribles, il s'en empara très vite.<br />

Là-dessus les autres villes,<br />

épouvantées, se rendirent aux<br />

Tite-Live<br />

Il conduisit d’abord son armée sur<br />

le territoire des Olcades (ce peuple,<br />

situé au delà de l’Èbre, était plutôt<br />

dans la zone d’influence de<br />

Carthage, que sous son autorité),<br />

pour ne pas attaquer les Sagontins,<br />

mais être conduit par la suite<br />

naturelle des choses, ayant soumis<br />

tous les peuples voisins, et

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