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Annibal

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<strong>Annibal</strong> reprit son armée ainsi allégée, comptant 50.000 fantassins et environ<br />

9.000 cavaliers, pour se porter vers le passage du fleuve appelé le Rhône, en<br />

franchissant lesdites montagnes des Pyrénées. Son armée était forte, non pas<br />

tant par le nombre que par l'excellente qualité des soldats, qui étaient<br />

merveilleusement entraînés par ces combats répétés contre les Ibères.<br />

[Nous passons les paragraphes 36 à 38, qui forment une description sommaire du monde<br />

connu de Polybe, et ne se rattachent qu’indirectement à la marche d'<strong>Annibal</strong>.]<br />

39. — Les Carthaginois possédaient alors toutes les parties de l'Afrique situées<br />

près de la mer intérieure, depuis les autels de Philénos jusqu'aux colonnes<br />

d'Hercule. La longueur de cette côte dépasse 16.000 stades (2.840 km.). Ils<br />

avaient en outre franchi les colonnes d'Hercule et conquis toute l'Espagne<br />

jusqu'aux éperons rocheux où les monts Pyrénées se terminent sur notre mer, et<br />

qui séparent les Ibères des Celtes. Ce point est à environ 8.000 stades (1.420<br />

km.) de l'ouverture des colonnes d'Hercule. Il y a en effet 3.000 stades (533 km.)<br />

des colonnes à la Ville neuve, d'où <strong>Annibal</strong> partit pour l'Italie. (Certains écrivains<br />

appellent cette Ville neuve la nouvelle Carthage.) De cette ville jusqu'au fleuve Èbre,<br />

il y a 2.600 stades (462 km.) ; de celui ci jusqu'à Emporion, 1.600 stades (284<br />

km.) ; et de là jusqu'à la traversée du Rhône, environ 1.600 (ces distances ont été<br />

mesurées et marquées avec soin par les Romains de 8 en 8 stades). Depuis le point de<br />

passage du Rhône, en remontant le fleuve comme pour aller vers ses sources, il<br />

y a 1.400 stades (248 km.) jusque vers l'entrée des Alpes par où l'on va en<br />

Italie1. Reste la traversée des Alpes, environ 1.200 stades (213 km.). Après les<br />

avoir franchies, <strong>Annibal</strong> devait être arrivé dans les plaines de l'Italie voisines du<br />

Pô. Il y a ainsi en tout, depuis la Ville neuve, bien près de 9.000 stades (1600<br />

km.) qu'il avait à parcourir. Il avait déjà franchi à peu près la moitié de cette<br />

distance, mais au point de vue de la difficulté, il lui restait la partie la plus<br />

considérable.<br />

40. — <strong>Annibal</strong> se dispose donc à franchir les monts Pyrénées, redoutant la<br />

rencontre des Celtes dans des localités d'une bonne défense.<br />

Les Romains, cependant, apprirent par les sénateurs qu'ils avaient envoyés à<br />

Carthage ce qu'on y pensait et les propos qu'on y tenait, et ils surent, plus tôt<br />

qu'ils ne s'y attendaient, qu'<strong>Annibal</strong> avait passé l'Èbre avec ses troupes. Ils<br />

résolurent d'envoyer Publius Cornélius en Espagne et Tiberius Sempronius en<br />

Afrique avec des armées... (Le reste de ce paragraphe traite des affaires d’Italie, ainsi<br />

que tes premières lignes du suivant : les Gaulois attaquent Modène ; l’armée destinée<br />

d’abord à l'Espagne est envoyée contre eux, et Publius Cornélius en lève une autre, avec<br />

laquelle il s'embarque sur soixante navires à Pise, au commencement de l’été.)<br />

41. — ... Publius, longeant la côte de Ligurie, arrivait, cinq jours après son départ<br />

de Pise, dans les parages de Marseille ; ayant mouillé près de la première bouche<br />

du Rhône, qu'on appelle bouche marseillaise, il débarquait ses troupes ; il avait<br />

appris qu’<strong>Annibal</strong> avait déjà franchi les monts Pyrénées, mais était persuadé qu'il<br />

1 Πρός signifie vers ou devant ; άναβολή, d'après les dictionnaires les plus récents<br />

(Bailly, Chassang), a le sens de montée, mais on ne donne guère comme exemple que le<br />

passage de Polybe dont nous nous occupons. Les dictionnaires plus anciens (Danim,<br />

Planche, etc.) donnent seulement le sens de commencement (avec d'autres qui n'ont rien<br />

à voir ici). Le verbe άναβάλλεσθα signifie à la fois monter, et commencer, s'engager dans<br />

; ce dernier sens est le plus commun. Nous croyons donc qu'άναβολή τών Άλπεων<br />

signifie le commencement ou l'entrée des Alpes. On pourrait traduire aussi la montée des<br />

Alpes ; l'examen des distances et de l'itinéraire nous fixera.

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