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Annibal

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a, en effet, de cette ville à la pointe des Pyrénées, près du cap Cerbère, par le<br />

chemin, 300 stades environ.<br />

Il y a d'Emporion à Narbonne, par la route, 540 stades.<br />

De Narbonne à Marseille, 1.660 stades.<br />

Les égalités précédentes deviennent donc :<br />

Des Colonnes à Emporion, 7.200 stades ;<br />

Des Colonnes à la pointe des Pyrénées, 7.200 + 300 = 7.500, un peu moins de<br />

8.000 stades ;<br />

Des Colonnes à Narbonne, 7.200 + 540 = 7.740, un peu moins de 8.000 stades<br />

;<br />

Des Colonnes à Marseille, 7.740 + 1.660 = 9.400, un peu plus de 9.000 stades.<br />

Il n'y a rien là qui ne paraisse très normal, et l'on ne voit guère le moyen de<br />

modifier l'un des chiffres sans fausser l’une ou l’autre des égalités.<br />

Il est vrai que Strabon met Ampurias à 40 stades des Pyrénées, mais ceci est<br />

une erreur qui lui appartient en propre, et qu'il ne faut pas mêler aux chiffres de<br />

Polybe.<br />

M. Osiander remarque encore qu'<strong>Annibal</strong>, arrivé dans les Pyrénées, n'aurait pas<br />

fait, au dire de Polybe, la moitié du trajet de Carthagène à la sortie des Alpes,<br />

Nous nous permettrons de renvoyer au texte, où l’on verra qu'au moment où<br />

Polybe dit qu'<strong>Annibal</strong> n'a pas fait la moitié du parcours, celui-ci n'est pas encore<br />

parvenu aux Pyrénées. Il est près d'y arriver ; mais n'est-ce pas M. Osiander luimême<br />

qui plaçait naguère Emporion au pied des Pyrénées ? Pour peu que Polybe<br />

suppose <strong>Annibal</strong> à 400 stades des montagnes, il n'a pas fait la moitié du trajet.<br />

Il y a d'ailleurs, dans la remarque du savant allemand, une interprétation que<br />

nous ne saurions accepter : de ce que Strabon traduit, une fois par hasard, le<br />

σχεδόν de Polybe par un peu moins de, M. Osiander veut que les deux<br />

expressions soient équivalentes. C'est une conclusion un peu légère. On sait que<br />

la racine σχεδ exprime une idée de course, de rapidité ; σχεδόν signifie en<br />

courant, à vue de pays, et non pas presque, un peu moins de. Aussi, au lieu de<br />

lire, comme M. Osiander, qu'<strong>Annibal</strong>, arrivé dans les Pyrénées, avait fait un peu<br />

moins de la moitié du trajet, nous lisons qu'arrivé près des Pyrénées, il avait fait<br />

environ la moitié du trajet. La différence, on le voit, est sensible.<br />

M. Osiander trouve aussi περί (XXXIV, 7) remplacé dans Strabon (II, 106) par un<br />

peu moins de. Alors que nous restera-t-il pour signifier simplement à peu près,<br />

puisque σχεδόν et περί voient leur sens restreint de la même façon ? Ne<br />

donnera-t-on jamais de chiffre approché par excès ?<br />

Nous l’avons dit dans un précédent chapitre : il ne faut pas demander à Polybe<br />

une extrême précision au cours de son récit ; il sacrifie tout à la clarté. Il aime<br />

mieux laisser dans l'esprit du lecteur un chiffre facile à retenir, tel que 8.000,<br />

9.000 stades, que de se montrer inutilement exact. Il y en a un exemple bien<br />

frappant dans le Xe livre, où il place Carthagène à moitié chemin entre les<br />

Colonnes et Emporion, ce qui donnerait 3.000 = 7.200 / 2. Et c'est après un<br />

exemple pareil qu'on voudrait changer un chiffre parce que 7.500 stades sont<br />

donnés pour un peu moins de 8.000 !<br />

Nous n'admettons donc pas les deux raisons pour lesquelles M. Osiander croit<br />

devoir ajouter un sixième nombre à la série donnée par Polybe. M. Schmidt, dans

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