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Annibal

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décemment que les habitants de l’Île allaient protéger <strong>Annibal</strong> contre les<br />

Allobroges. Le même motif aura fait supprimer le nom de ce peuple dans la suite<br />

du récit : Après avoir appelé les insulaires Allobroges, Tite-Live appelle les<br />

Allobroges des montagnards1. Ce qu'il donne à ce moment comme description<br />

des Alpes est de son crû : La peinture de Tite-Live, remarque Deluc, n'a aucune<br />

espèce de vérité, de quelque côté qu'on aborde les Alpes, surtout quand on est à<br />

huit jours de marche de leur sommet, comme c'était le cas de l'armée<br />

carthaginoise.<br />

D’après le même auteur, Silius Italicus aurait suivi Tite-Live en le corrigeant et,<br />

ayant reconnu l’impossibilité de marcher le long du Rhône jusqu'au pays des<br />

Allobroges, puis de regagner celui des Tricastins eu tournant à gauche, il a placé<br />

ce changement de direction à une date antérieure : Silius, qui ne perd jamais de<br />

vue Tite-Live, s'est aperçu de cette virevolte, ou je suis fort trompé, et il nomme<br />

les Tricastini dès le passage même du Rhône.<br />

Toutes ces observations font grand honneur à la sagacité de Deluc, mais les<br />

divergences relevées par lui s'expliqueront mieux d'après les théories modernes.<br />

Lachmann, qui écrit en 1822 De fontibus historiarum T. Livii, s'en tient encore à<br />

l’ancienne opinion. Embrassant l'œuvre entière de l’historien latin, il constate,<br />

dans une lecture peut-être un peu rapide, la grande analogie des deux relations,<br />

et il conclut sommairement que Tite-Live a écrit l'histoire d'<strong>Annibal</strong> d'après<br />

Polybe, avec quelques additions.<br />

C'était également l'avis de Lucas2, qui admettait même que Polybe avait servi de<br />

modèle à Tite-Live pour la première guerre punique.<br />

Cette opinion ne trouve plus guère d'adhérents. Il faut citer cependant Carl<br />

Peter, qui l’a soutenue dans une dissertation de 18533.<br />

Nitzsch a affirmé, dans un article de janvier 1854 sur Q. Fabius Pictor et les<br />

premières années de la guerre d'<strong>Annibal</strong> (Allgemeine Monatschrift fur Wissenschaft<br />

und Litteratur, Kiel), que la concordance observée en plusieurs parties des<br />

relations de Polybe et de Tite-Live provenait de l’emploi, par ces deux historiens,<br />

d'une même source principale.<br />

Schwegler (Römische Geschichte, I, 110) est d'avis que Tite-Live a consulté Polybe<br />

pour la fin de la deuxième guerre punique. Niebuhr (Vorträge über Römische<br />

Geschichte) pense que Tite-Live n'a eu recours à Polybe qu'au moment où il a dû<br />

parler de Philippe de Macédoine, et qu'il en a tiré tout ce qui rentrait dans sa 4e<br />

décade4.<br />

Le premier ouvrage consacré spécialement à la question est la dissertation de<br />

Mikhael : In wie weit hat Livius den Polybius als Hauptquelle benutzt ? Einladung<br />

zu der Feier der Schroderschen Stiffungsactus im gymnasium zu Torgau, am 17<br />

april 1859, Torgau, Tragmann, 1839.<br />

Mikhael n'admet pas5 que Tite-Live ait copié directement Polybe dans la partie<br />

relative à la guerre d'<strong>Annibal</strong>, car il ne l’y nomme pas une seule fois, tandis que<br />

1 Page 207.<br />

2 De ratione qua Livius usus est opere polybiano. Programme, Glogau, 1854.<br />

3 Das Verhaltniss der Livius und Dionysius von Halicarnass su einander und zu den<br />

alteren Annalisten. Programme, Anklam, 1853.<br />

4 Cf. NISSEN, p. 84.<br />

5 Pages 8 à 10.

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