Annibal
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
voies de terre comme par l'Océan et par les fleuves, prend une très grande<br />
activité.<br />
Les écrivains grecs du IVe et du IIIe siècle en indiquent les principales routes.<br />
Les campagnes de la Narbonnaise sont, à en croire F. Avienus, plus prospères<br />
dans ces temps reculés qu'elles ne le seront sous l'empire romain.<br />
L'arrivée des Belges, au IVe siècle, clôt définitivement la [période des grandes<br />
invasions gauloises. L'occupation de la Narbonnaise par ces derniers<br />
envahisseurs, sous le nom de Volkes, achève de constituer la géographie<br />
politique de la Gaule méridionale, telle qu'on la trouve au IIIe et au IIe siècle<br />
avant J.-C Les nouveaux arrivés ont établi leur domination sur des peuples<br />
ligures ou ibéro-ligures, Bébryces, Ceretes, Sardanes, Elisyces, Umbranici, dont<br />
les noms figurent encore sur les descriptions et les cartes postérieures à l'ère<br />
chrétienne.<br />
A partir de ce moment, il ne semble pas que les nations gauloises se soient<br />
déplacées, surtout dans la vallée du Rhône. Seules, quelques tribus helvètes ou<br />
germaines viendront s'établir en Gaule au Ier siècle, et leurs mouvements seront<br />
relatés avec soin.<br />
Sous l'influence des Hellènes comme par le développement naturel de leur<br />
civilisation propre, les Gaulois s'apaisent et s'enrichissent. L'âge héroïque est<br />
terminé pour eux, et Henri Martin déplore leur corruption et leur décadence : Du<br />
commencement du IIIe siècle à la fin du second, la physionomie de la grande<br />
Gaule change peu à peu, surtout dans les régions du Centre et du Sud.<br />
L'agriculture gagne du terrain... la science religieuse et la valeur guerrière ne<br />
sont plus les seules forces sociales ; l'opulence se fait place à côté d'elles ; de<br />
grandes richesses s'amassent dans quelques familles... le faste déborde chez les<br />
Gaëls de Centre et du Sud... Les aventuriers errants deviennent des agriculteurs.<br />
C'est alors surtout que se développe cette industrie gauloise dont nous avons<br />
essayé de donner une idée au commencement de ce chapitre, et c'est du IVe au<br />
IIe siècle que l'on peut suivre l'évolution des monnaies gauloises, monnaies<br />
arvernes et allobroges surtout. Celle étude numismatique nous révèle la<br />
présence continue d'un même peuple à Genève, à Vienne, à Grenoble durant<br />
cette longue période. Elle permet de tracer, comme on l'a vu plus haut, les<br />
courants d'influence commerciale et politique à travers la Gaule centrale, et<br />
l'histoire monétaire des Arvernes fait connaître l'étendue et la persistance de leur<br />
domination. Le moyen de supposer qu'entre ces deux grandes nations,<br />
Allobroges et Arvernes, les petits peuples de la vallée du Rhône vont s'agiter,<br />
émigrer et conquérir ? Peut-être faut-il admettre un certain flottement dans les<br />
frontières, un déplacement des zones d'influence, des changements dans la<br />
constitution des différentes confédérations ligures ou gauloises ; mais on peut<br />
affirmer que les Allobroges ne sont pas descendus de Chamonix à Vienne, les<br />
Tricastins de Grenoble à Montélimar pendant cette période. On a pu constater,<br />
du reste, par la seule disposition de leurs territoires le long du Rhône, bloquant<br />
les Ligures dans la montagne, que les Gaëls sont venus par les plaines, par le<br />
fond des grandes vallées, et ne sont pas descendus des sommets.<br />
Les renseignements deviennent plus précis à partir de l'expédition d'<strong>Annibal</strong>. Les<br />
Marseillais, alliés fidèles des Romains depuis plus d'un siècle, surveillent les<br />
populations riveraines du Rhône et de la Méditerranée, dont le sort intéresse les<br />
deux républiques.