Annibal
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Depuis le passage du Vidourle jusqu'au Rhône, il y a 35 ou 36 kilomètres par<br />
Saint-Gilles et Fourques, 47 par Nîmes et Beaucaire, Ou aurait ainsi 289 à 294<br />
kilomètres d'Emporion à Fourques, 300 à 305 kilomètres d'Emporion à<br />
Beaucaire. Or, les 1.600 stades de Polybe donnent 284 kilomètres. La distance<br />
d'Ampurias à Fourques diffère de ce nombre d'une quantité admissible, 5 à 10<br />
kilomètres ; la distance d'Ampurias à Beaucaire, qui a 16 à 21 kilomètres de plus<br />
que Polybe n'en indique, serait à peine acceptable.<br />
La conclusion qui s'impose est que : Si <strong>Annibal</strong> a suivi le tracé de la future voie<br />
romaine depuis Figuières jusqu'aux environs de Montpellier, il est plus que<br />
probable qu’il a passé le Rhône à proximité de Fourques ; tout au plus peut-on<br />
relever quelque peu le point de passage entre Fourques et Beaucaire.<br />
Si, contre toute vraisemblance, on veut compter seulement 8 stades au mille, les<br />
1600 stades de Polybe font 296 kilomètres, chiffre compris entre les distances<br />
d'Emporion à Fourques et à Beaucaire. Le point de passage reste à déterminer<br />
entre Fourques et Beaucaire. En poussant jusqu'à Avignon, la distance serait<br />
inadmissible.<br />
Peut-on imaginer un chemin plus rapide que la voie romaine entre Ampurias et le<br />
Rhône ? L'examen de la carte prouve aisément que non. La seule abréviation<br />
possible serait celle que fait la route moderne entre le Boulou et Salses, prenant<br />
en ligne droite par Perpignan et Rivesaltes au lieu d'aller passer à Elne ; mais<br />
précisément le récit de Tite-Live nous fait savoir qu’<strong>Annibal</strong> a passé à Illiberris et<br />
Ruscino, et sur ce point, son témoignage très précis ne peut être écarté.<br />
Nous allons voir tout à l'heure, en étudiant les passages des Pyrénées, que tous<br />
les chemins d'Ampurias à Elne sont au moins aussi longs que celui de Figuières<br />
et du Perthus.<br />
De Salses à Narbonne, nous avons tracé la voie romaine à travers les collines<br />
dans les parties où c'était possible ; pour aller plus directement encore, il<br />
faudrait s'engager tout à fait dans les montagnes par un itinéraire qu'aucune<br />
route n'a jamais pu suivre.<br />
A partir de Narbonne, par Béziers et Montpellier, la voie romaine est tracée en<br />
ligne droite. De Montpellier à Nîmes ou de Montpellier à Arles, nous avons choisi<br />
les tracés les plus rapides, comme il est facile de s'en assurer. Impossible de<br />
couper court entre Montpellier et Beaucaire ou Arles.<br />
La voie romaine nous donne donc, sans aucun doute possible, le minimum de<br />
tous les parcours imaginables entre Ampurias et Beaucaire ; et le plus court<br />
chemin d'Ampurias au Rhône s'obtient en quittant la voie romaine près de<br />
Montpellier pour gagner Arles par l'itinéraire que nous avons indiqué.<br />
Ces deux tracés nous donnent, on l'a vu :<br />
289 ou 294 kilomètres d'Ampurias à Fourques ; 300 ou 305 kilomètres<br />
d'Ampurias à Beaucaire.<br />
Si l'on ne peut pas abréger la distance ainsi comptée, il est facile de l'augmenter.<br />
Prenons par exemple les routes modernes qui s'en rapprochent le plus ; nous y<br />
trouverons quelques détours motivés par le désir d'éviter les pentes et de<br />
faciliter aux voitures les allures vives que permettent leur organisation<br />
perfectionnée et le mode de construction de nos routes.