Annibal
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
D'après le chapitre XXXIV, 44, ce sont les censeurs qui attribuent des places au<br />
Sénat dans les jeux publics ; d'après XXXIV, 54, c'est Scipion. Le triomphe de<br />
Flaminius est placé en l'an 560 par le chapitre XXXIV, 52, et en 561 par XXXV,<br />
10. Un certain temple est consacré par Furius à deux dates différentes, distantes<br />
de deux ans, (XXXIV, 53 et XXXV 41). De même pour des dons gratuits décernés<br />
par les édiles (XXXV, 10 et XXXV, 41) et pour une expédition contre des brigands<br />
(XXXIX, 21 et XXXIX, 41).<br />
Le chapitre XXXVII, 2, donne vingt navires à Æmilius pour débarquer en Asie ; le<br />
chapitre XXXVII, 14, ne lui en donne que deux.<br />
On décide l'envoi d'une armée en Étolie (XXXVII, 2) ; elle part, et elle devrait être<br />
arrivée, quand on se demande encore (XXXVIII, 3) s'il ne serait pas opportun<br />
d'intervenir en Étolie et d'y envoyer une armée ; elle part pour la seconde fois,<br />
qui est la bonne.<br />
Des négociations avec Persée sont racontées à deux reprises, de manières<br />
différentes (XLII, 36 et XLII, 48).<br />
Nissen cite encore deux exemples qui seraient bien intéressante pour nous s'ils<br />
avaient toute la valeur démonstrative que leur prête le savant allemand. Tels<br />
qu'ils nous apparaissent, ils sont moins péremptoires, mais témoignent encore<br />
assez nettement du défaut de liaison entre les fragments reproduits par Tite-<br />
Live. Il s'agit d'une guerre contre les Ligures et d'une expédition en Illyrie.<br />
Dans un premier passage (XXXV, 3) Tite-Live nous apprend que les Ligures<br />
ravagent les environs de Pise et bloquent cette ville. Le consul Minucius se porte<br />
de ce côté avec une armée, bat les barbares sous les murs de Pise, puis va<br />
ravager leur pays. Nous sommes avertis que cette guerre sera longue et pénible,<br />
à cause fie la nature particulièrement rude et compliquée de la région, et de<br />
l'énergie des habitants. Tite-Live s'occupe alors de la guerre soutenue en même<br />
temps contre les Gaulois cisalpins, puis revient tout à coup à la Ligurie pour<br />
rapporter une aventure extraordinaire, presque extravagante, que l'absence<br />
totale de noms propres doit faire attribuer à quelque compilateur d'anecdotes<br />
plutôt qu'à un annaliste : on voit (XXXV, 9) le consul perdu avec son armée dans<br />
une gorge où les ennemis le tiennent enfermé. Il songe à de nouvelles Fourches<br />
Caudines, quand ses Numides (d'où viennent-ils et comment se trouve-t-il dès cette<br />
époque des Numides dans une armée consulaire ?) détournent l'attention des<br />
ennemis par une fantasia, puis filent brusquement à travers leurs lignes et vont<br />
brûler leurs villages. Le consul, dégagé par cette diversion, sort alors du défilé et<br />
va où il voulait aller. L'incident est clos.<br />
Un peu plus loin, Tite-Live nous annonce que, l'année suivante, Minucius cesse<br />
d'être consul, mais qu'il est maintenu dans son commandement pour achever<br />
cette guerre. Nouveau récit (XXXV, 21) qui présente cette particularité de<br />
reproduire à peu près le premier, Nissen veut que ce soit une seconde version<br />
d’un même fait, que Tite-Live aurait reculé d’un an : la chose n'est pas certaine,<br />
car rien ne s'oppose absolument à ce que les troupes romaines soient rentrées<br />
en Étrurie pour prendre leurs cantonnements d'hiver, et rencontrent encore les<br />
barbares devant Pise au printemps. Ce qui est incontestable, tout au moins, c'est<br />
qu'entre deux fragments (XXXV, 3 et XXXV, 21) empruntés à des annalistes<br />
sérieux, Tite-Live a intercalé (XXXV, 9) un passage d'origine et de véracité<br />
suspecter, sans caractère vraiment historique' et qui, même s'il se rapporte à un<br />
fait réel, semble devoir être attribué à une date très postérieure.