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Annibal

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TRADUCTION DES TEXTES.<br />

I. — RELATION DE POLYBE.<br />

III, 34. — Quand <strong>Annibal</strong> eut pourvu de toute façon à la sécurité de l'Espagne et<br />

de l'Afrique, il demeura dans l'expectative : il attendait les députés que devaient<br />

lui envoyer les Celtes. Il lui fallait des renseignements positifs sur la richesse des<br />

pays qui avoisinent les Alpes et le Pô, sur le nombre des habitants, sur l'ardeur<br />

guerrière des hommes, et, avant tout, sur le ressentiment qu'ils gardaient de<br />

leur dernière guerre contre les Romains, dont nous avons parlé dans le livre<br />

précédent pour préparer nos lecteurs à ce qui va suivre.<br />

<strong>Annibal</strong> avait l'ardent espoir de fondre sur l'Italie et d'y combattre les Romains,<br />

et il l'avait promis formellement aux chefs celtes établis sur le chemin ou au<br />

cœur même des Alpes, dans les messages qu'il avait eu soin de leur adresser ;<br />

seulement il fallait d'abord qu'il pût franchir les obstacles qui l'en séparaient, et<br />

que les Celtes lui fournissent des contingents et des secours de toute espèce<br />

pour son entreprise.<br />

Enfin, les messagers arrivèrent : ils affirmèrent les bonnes dispositions des<br />

Celtes et leur impatience. Le passage des Alpes, d'après eux, devait être fatigant<br />

et difficile, mais point du tout impossible.<br />

Au printemps1, <strong>Annibal</strong> rassemble donc ses troupes, qui étaient dispersées en<br />

quartiers d'hiver. Il avait aussi des nouvelles récentes de Carthage, en sorte que,<br />

plein d'ardeur et de confiance dans les sentiments de ses compatriotes, il exhorte<br />

ouvertement ses troupes à la guerre contre les Romains : il rappelle comment ils<br />

avaient essayé de demander qu'il leur fût livré avec tous les chefs de l'armée ; il<br />

vante la richesse des pays où il va marcher, ainsi que la sympathie et l'alliance<br />

des Celtes. Les troupes sont transportées d'enthousiasme pour lui ; il les félicite,<br />

leur indique le jour fixé pour le départ, et fait rompre les rangs.<br />

35. — Tout ce que nous venons de raconter se fit pendant l’hivernage ; la<br />

défense de l’Espagne et de l'Afrique fut suffisamment organisée et, au jour dit,<br />

<strong>Annibal</strong> partit. Il avait 90.000 fantassins et 12.000 cavaliers.<br />

Il passa l’Èbre, et soumit les Ilergètes, les Bargusiens, les Érénésiens et les<br />

Andosiens, jusqu'aux montagnes appelées Pyrénées. Il les vainquit tous et<br />

enleva de vive force quelques villes, plus vite même qu'il ne l’espérait, mais au<br />

prix de plusieurs grands combats et de pertes considérables. Il laissa Annon pour<br />

gouverner la région de l’Èbre et maîtriser les Bargusiens, plus particulièrement<br />

suspects à cause de leur amitié pour les Romains. Il détacha de son armée, avec<br />

Annon, 10.000 fantassins et 1.000 cavaliers, ainsi que les bagages de ceux qui<br />

repartaient avec lui. Il en renvoya à peu près autant dans leurs foyers pour les<br />

maintenir dans de bonnes dispositions, et pour entretenir l'espoir du retour au<br />

pays chez tous les autres, non seulement chez ceux qui servaient sous ses<br />

ordres, mais aussi chez les Ibères demeurés dans leur patrie, de façon que tous<br />

ceux-ci partissent volontiers s'il avait besoin de leur demander des renforts.<br />

1 Ύπό τήν έαρινήν ώραν. Ύπό indique le commencement de la saison, de même que ύπό<br />

νύατα signifie à l'entrée de la nuit ; mais il n'y a rien là de bien précis.

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