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Annibal

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espectives depuis le IIIe siècle avant notre ère ; il reste à montrer qu'Allobroges<br />

et Tricastins ont fait preuve de la même stabilité.<br />

Les Phéniciens ont commencé à s'établir sur les côtes de la Méditerranée<br />

occidentale dès le XIIe siècle avant J.-C, et leurs comptoirs se succédaient à<br />

intervalles très serrés depuis les colonnes d'Hercule jusqu'au pied de l'Apennin.<br />

On a retrouvé des traces de leurs établissements près du cap Cerbère, où le port<br />

consacré à Astarté, puis à Aphrodite, est devenu Port-Vendres ; puis à Ruscino,<br />

sur la Tet, dont le nom semble être d'origine sémite ; au temple d'Astarté près<br />

de l'étang de Vendres (embouchure de l'Aude) ; dans l'île de Blasco (Brescou), près<br />

d'Agde ; sur la montagne de Cette, alors entourée par la mer ; près de<br />

Maguelonne ; au temple de Melkarth, sur l'étang de Berre ; près du cap<br />

Couronne ; à Marseille et dans les îles Phænice (Pomègues) ; à Carsici (Cassis),<br />

etc.<br />

Les marins grecs qui leur succédèrent à la fin du VIIe siècle, après la décadence<br />

de Tyr, reprirent pour leur compte les établissements phéniciens, et en établirent<br />

d'autres, et quand, au VIe siècle, les Phocéens furent venus se fixer<br />

définitivement à Marseille, ils résolurent de garantir leur existence et leur<br />

sécurité en occupant, non seulement les ports maritimes, mais un territoire d'une<br />

certaine étendue autour de Marseille. Outre les comptoirs qu'ils avaient sur la<br />

côte, ils en établirent sur le Rhône et sur la Durance.<br />

Le territoire de Marseille, c'est-à-dire le pays qui en dépendait au temps de sa<br />

splendeur, par conséquent avant l'arrivée des Romains, s'étendait jusqu'aux<br />

Alpines et même au delà, puisque Cavaillon et Avignon lui ont été soumises —<br />

Artémidore, cité par Etienne de Byzance, qualifie chacune de ces deux villes de<br />

πόλις Μασσαλίας —. L'ancien nom de Thèlinè, donné à Arles par Festus Avienus1,<br />

est grec, et nous savons que des Grecs l'habitaient... Enfin, le mot Gretia de la<br />

table de Peutinger est comme un souvenir de l'extension du domaine marseillais<br />

sur la terre de Provence2.<br />

Les dépendances de Marseille devaient être : les pays des Segobrigii, des Avatici,<br />

des Desuviates, des Samnagenses, des Cœnicenses et partie de celui des autres<br />

Salluvii, ce qui correspond à peu près au département des Bouches-du-Rhône.<br />

Les cités de Cabulliôn (Cavaillon), de Thèlinè (Arles), d'Aueniôn (Avignon), de<br />

Rhodanousia et Heraclea (dans le delta du Rhône). Ces deux dernières villes<br />

avaient déjà disparu du temps de Strabon qui disait : Il y a aussi des écrivains<br />

qui racontent qu'il y eut une ville appelée Heraclea près de l'embouchure du<br />

Rhône3.<br />

Les colonies marseillaises étaient : Hemeroscopion et Emporion, en Espagne ;<br />

Agatha (Agde) ; Tauroentum, etc. Marseille avait aussi des comptoirs à Rhoda<br />

(Rosas), à Pyrénè (Banyuls), etc.<br />

Il ne faut pas plus d'un siècle à Marseille pour disputer avec succès l'empire de la<br />

mer aux Phéniciens. Sa marine écrase celle de Tyr et de Sidon, et Thucydide<br />

célèbre ses victoires. Ses marins et son illustre savant Pythéas explorent<br />

l'Atlantique et les régions d'où vient l'étain. Le commerce de la Gaule, par les<br />

1 Ora maritima, 679-681.<br />

2 E. DESJARDINS, II, p. 162.<br />

3 Il est superflu de rechercher l'emplacement de ces deux villes, déjà disparues du temps<br />

du Strabon, et il semble que leur identification avec Saint-Gilles et surtout avec<br />

Beaucaire ne répond nullement aux expressions des écrivains anciens.

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