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Annibal

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l'Éduen Orgetorix avait 10.000 clients ou esclaves. C'était là des corvées à<br />

rendre jaloux M. de Choiseul !<br />

Tout nous fait supposer que les chemins étaient nombreux dans la Gaule<br />

indépendante comme dans la France moderne.<br />

La Gaule préludait par son activité commerciale au rôle qu'eUe devait jouer à ce<br />

point de vue sous l'empire romain. Les métaux dont elle tenait marché lui<br />

avaient valu une réputation de richesse, d'ailleurs surfaite. Les salaisons, les<br />

lainages qu'elle expédiait à Rome y étaient fort appréciés.... Pendant les<br />

campagnes de César, nous trouvons des négociants romains établis à Cenabum<br />

(Orléans), Noviodunum (Nevers ?) et Cabillonum (Chalon-sur-Saône).<br />

L'importance des transactions est attestée par l'existence d'une monnaie<br />

émanant de la monnaie grecque et s'inspirant de cette dernière. Les<br />

reproductions furent au début relativement exactes, puis elles s'écartèrent de<br />

leurs modèles pour en différer presque complètement. Les monnaies massaliotes<br />

furent les premières qui s'imposèrent à l'imitation des Gaulois1. Les copies<br />

qu'elles suscitèrent se répandirent sur les deux versants des Alpes, dans la vallée<br />

du Pô et dans la vallée du Rhône.<br />

Une autre influence s'exerça sur le Sud-Ouest, celle de Rhoda. Rhoda était en<br />

relations suivies avec la Sicile. Sa monnaie, imitée par les Syracusains entre 317<br />

et 218, puis par les Carthaginois, envahit l'Espagne grâce à ces derniers et, par<br />

les mêmes intermédiaires, reflua sur l'Aquitaine. Lorsque <strong>Annibal</strong>, en 220 av. J.-<br />

C, prépara sa marche sur l'Italie, ce furent les drachmes de Rhoda qui lui<br />

achetèrent les sympathies au delà des Pyrénées. On peut dater de cette époque<br />

l'extension, sinon la naissance, du monnayage dans ces régions.... La monnaie<br />

en bronze qui parut, vers le IIe siècle, entre les Pyrénées et l'Hérault, ne sortit<br />

pas de ces limites ; elle représente un fait purement local, intéressant en ce sens<br />

qu'il prouve une fois de plus les rapports de ces peuples avec la Sicile, car ces<br />

bronzes étaient copiés sur ceux d'Agrigente (287-279) et de Syracuse (275-216).<br />

Vers le milieu du IVe siècle, l'exploitation des mines de la Thrace par Philippe II,<br />

roi de Macédoine, jeta sur le marché une grande quantité de statères ou<br />

philippes en or, qui pénétrèrent en Gaule, très vraisemblablement par la voie du<br />

Danube, et y donnèrent naissance à un monnayage nouveau. La monnaie d'or<br />

imitée des statères ne se rencontre pas dans le Midi. Elle eut pour domaine<br />

exclusif le Centre et le Nord, et pour point de départ le pays des Arvernes. Il faut<br />

noter ici l'importance commerciale de ce peuple. Par lui-même ou par les peuples<br />

qui lui étaient soumis, il tenait les deux grandes voies de transit qui traversaient<br />

la Gaule et dont le tracé nous est décrit par Strabon : de la Seine à Lyon et à<br />

1 De la période gréco-barbare de la ville d'Avignon il n'est resté d'autres souvenirs qu'un<br />

nombre assez considérable de médailles et de monnaies, et quelques inscriptions,<br />

monnaies et inscriptions ont une facture très archaïque et un caractère mixte, moitié<br />

grec, moitié gaulois, témoignant ainsi de la pénétration profonde de la civilisation<br />

grecque dans le milieu barbare de la Gaule... On connaît cinq types de monnaies<br />

grecques frappées à Avignon. Presque toutes portent sur leur face une roue à quatre<br />

rayons, avec les sigles ΜΑΣ ou ΜΑΣΣΑ intercalés. Celte roue ou disque à quatre rayons<br />

était l'un des attributs de l'Apollon pythien, κύκλος µαντίκος... Les plus anciennes sont en<br />

argent et en bronze, et portent l'image du sanglier qui est éminemment gauloise... Il finit<br />

par disparaître et est remplacé par le taureau comupète de Marseille, tandis que le revers<br />

porte la tête d'Apollon laurée ou celle de Diane tourellée, avec la légende ΑΟΥΕ ou ΑΥΕ<br />

(Aoueniôn ou Aueniôn). (LENTHÉRIC, Le Rhône, II, p. 277-278.)

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