03.08.2017 Views

Annibal

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CHAPITRE IV. — LA TRAVERSÉE DES ALPES.<br />

I. — La distance du Rhône aux plaines du Pô.<br />

Depuis le passage du Rhône, en remontant le fleuve comme pour aller vers ses<br />

sources, il y a 1.400 stades jusqu'à l'entrée des Alpes, par où l'on va en Italie.<br />

Reste la traversée des Alpes, environ 1.200 stades ; après les avoir franchies,<br />

<strong>Annibal</strong> devait être arrivé dans les plaines de l'Italie voisines du Pô. (Polybe, III,<br />

39.)<br />

Il y a là deux choses bien définies : le point de départ, qui est le Rhône, et le<br />

point d'arrivée final, qui est le pied du versant italien des Alpes. Qu'on regarde<br />

une carte, à quelque échelle qu'elle soit, ou mieux, que l'on aille voir le terrain,<br />

et l'on constatera avec quelle netteté est marquée la ligne où la plaine succède à<br />

la montagne du côté de l’Italie. Quand on vient par la vallée de la Doire Ripaire,<br />

la plaine commence à Avigliana ; sur la Doire Baltée, c'est à quelques kilomètres<br />

en amont d'Ivrée.<br />

Les indications intermédiaires sont, au contraire, bien vagues :<br />

1° Nous avons traduit άναβολή par entrée, mais le sens peut être aussi montée ;<br />

ce sont les mesures sur la carte qui nous fixeront. Nous allons mesurer la<br />

longueur des différentes routes qui traversent les Alpes et examiner pour<br />

chacune d'elles si 1.400 stades aboutissent près d'un endroit qu'on puisse<br />

qualifier de montée ou d'entrée des Alpes ;<br />

2° Comment et jusqu'où remonterons-nous le Rhône ? Le biographe Hœfer a cru<br />

devoir aller jusqu'à ses sources, et mettre le passage au Saint-Gothard : que<br />

deviennent alors les 1.400 et les 2,600 stades qui, eux, sont précis ? Telles sont,<br />

dit M. Osiander (p. 41), les absurdités où l'on tombe quand on ne s'attache qu'à<br />

un mot, isolé du contexte, et sur lequel on bâtit tout un système en en forçant le<br />

sens. ώς έπί τάς πηγάς, écrit-il ailleurs, indique simplement la direction,<br />

l'orientation du mouvement, non son but (p. 29). Si l'on veut s'en convaincre, il<br />

suffit de compter les 1.400 stades le long du Rhône. En partant de Fourques, ils<br />

nous mènent jusqu'à 10 kilomètres en aval de Lyon ; si nous partions de<br />

Roquemaure, nous irions jusqu'à 30, 40 ou 50 kilomètres en amont de Lyon. Ce<br />

serait encore bien loin des sources.<br />

Doit-on du moins remonter le Rhône jusqu'à l’entrée ou à la montée des Alpes ?<br />

Remontons-le pendant 1.400 stades (248 kilomètres) à partir de Fourques, de<br />

Beaucaire, ou même de Roquemaure : nous arrivons, comme nous venons de le<br />

voir, un peu en aval ou en amont de Lyon. C’est seulement si nous partions de<br />

Pont-Saint-Esprit que nous pourrions atteindre les Alpes à Saint-Genix-d'Aoste,<br />

non loin de Culoz, sans nous être beaucoup éloignés du Rhône. C'est la solution<br />

du colonel Perrin. Nous verrons, d'après les détails de la marche, si elle est assez<br />

conforme aux récits de Polybe et de Tite-Live pour nous faire remettre en<br />

question le point de passage du Rhône.<br />

En écartant provisoirement cette solution, nous sommes forcés de ne pas<br />

remonter le Rhône jusqu'au bout des 1.400 stades, et nous devons nous écarter<br />

du fleuve quelque temps avant l'entrée ou la montée des Alpes.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!