Goethe, Johann Wolfgang von (1749-1832). Faust ... - Musicontempo

HO FAUST.
dans le désert peut ranimer ma vie? Oui, si tu pouvais le
sentir, tu serais assez diable pour ne pas m'accorder un tel
bonheur.
`,
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Un plaisir surnaturel S'étendre la nuit sur les montagnes
humides de rosée, embrasser avec extase la terre et le
ciel, s'enfler d'une sorte de divinité, pénétrer avectransport
par la penséejusqu'à la moelle de la terre, repasser
en son sein tous les six jours de la création, bientôt s'épandre
avec délices dans le grand tout, dépouiller en- I
tièrement tout ce qu'on a d'humain, et finir cette haute I
contemplation. (avecungeste.)Je n'ose dire comment. I
FAUST. I
Fi de toi 1 I
MÉPHISTOPHÉLÉS.
Cela ne peut vousclaire, vous avez raison de dire l'hon- I
nête fi. On n'ose nommer devant de chastes oreilles ce dont I
les cœurschastesne peuvent se passer et bref, je voussou- 1
haite bien du plaisir à vous mentir à vous-même de temps 1
à autre. Il ne faut cependant pas que cela dure trop long- 1
temps, tu serais bientôt entraîné encore, et, si cela persis- I
tait, replongé dans la folie, l'angoisse et le chagrin. Mais I
c'est assez! ta bien-aiméeest là-bas et pour elle tout est 1
plein de peine et de trouble tu ne lui sors pas de l'esprit, |
et sa passion dépasse déjà sa force. Naguère ta rage d'a- I
mour se débordait comme un ruisseau qui s'enfle de 1
neiges fondues; tu la lui as versée dans le cœur, et main-. I
tenant ton ruisseau est à sec. Il me semble qu'au lieu de I
régner dans les forêts, il serait bon que le grand homme 1
récompensât la pauvre jeune fille trompée de son amour. m
Le temps lui parait d'une malheureuse longueur elle se I
tient toujours à la fenêtre, et regarde les nuages passer Jf
sur la vieille muraille de la ville. Si j'étais petit oiseau t i
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