Goethe, Johann Wolfgang von (1749-1832). Faust ... - Musicontempo

288 LÉGENDE DE FAUSTE.
serai emporté car le temps est achevé de sa course et il I
me doit enlever cette nuit, d'autant que je lui ai obligé I
mon corps et mon âme, si sûrement que c'est avec mon I
propre sang.
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Finalement, et pour conclusion, la prière amiable que I
je vous fais est que vous vouliez vous mettre au lit et dor- I
mir en repos, et ne vous mettez pas en peine si vous en- I
tendez quelque bruit à la maison, ne vous levez point du I
lit, car il ne vous arrivera aucun mal; et je vous prie, quand I
vous aurez trouvé mon corps, que vous le fassiez mettre I
en terre; car je meurs comme un bon chrétien, et comme I
un mauvais tout ensemble comme un bon chrétien, d'au- I
tant que j'ai une vive repentance dans mon cœur avec I
un grand regret et douleur; je prie Dieu de me faire I
grâce, afin que mon âme puisse être délivrée. Je meurs I
aussi comme un mauvais chrétien, d'autant que je veux
bien que le Diable ait mon corps, que je lui laisse volon- I
tiers, et que seulement il me laisse avec mon âme en paix. I
Sur cela, je vous prie que vous vouliez vous mettre au lit, I
et je vous désire et souhaite la bonne nuit mais à moi, I
elle sera pénible, mauvaise et épouvantable.
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Le docteur Fauste fit cette déclaration avec une affection I
cordiale, avec laquelle il ne se montrait point autrement I
être affligé, ni étonné, ni abaissé de courage. Mais les étudians
étaient bien surpris de ce qu'il avait été si dévoyé,
et que pour une science trompeuse, remplie d'impostures
et d'illusions, il se fût ainsi mis en danger de s'être donné I
au Diable en corps et en âme cela les affligeait beaucoup, I
car ils l'aimaient tendrement. Ils lui dirent Ah monsieur
Fauste, où vous êtes-vous réduit, que vous ayez si
long-temps tenu cela secret, sans en rien dire, et ne nous I
ayez point révélé plus tôt cette triste affaire? Nous vous I
eussions délivré de la, tyrannie du Diable par le moyen I