Goethe, Johann Wolfgang von (1749-1832). Faust ... - Musicontempo

274 LÉGENDE DE FAUSTE.
après lui à pied, si admirablement belle, que les étudians I
ne savaient pas s'ils étaient eux-mêmes ou non, tant ils I
étaient troublés et transportés en eux-mêmes. I
Ladite Hélène apparut en une robe de pourpre noire I
précieuse, ses cheveux lui traînaient jusques en bas si ex- I
cellemment beaux qu'ils semblaient être fin or, et si bas I
qu'ils venaient jusques au-dessous des jarrets, au gros de I
de la jambe, avec de beaux yeux noirs, un regard amou- I
reux, et une petite tête bien façonnée, ses lèvres rouges I
somme des cerises, avec une petite bouche, un beau long I
cou blanc comme un, cygne, ses joues vermeilles comme I
une rosé, un visage très-beau et lissé, et son corsage ton- I
guet, droit et proportionné. Enfin, il n'eût pas été possi- I
ble de trouver eHe une seule imperfection. Elle se fit ainsi I
voir par toute la salle du poêle, avec une façon toute mi- I
gnarde et poupine, tellement que les étudians furent en- I
Oammés en son amour, et ce n'est qu'ils savaient que ce I
fût an esprit, il leur fût .facilement venu un tel embrase- I
ment pour la toucher. Ainsi Hélène s'en retour-na avec le I
docteur Fauste hors de l'étuve. I
L'enfant de Fauste et d'Hélène.
Afin que l'esprit donnât du contentement au docteur I
Faust avec sa misérable chair, il se présenta à lui environ I
la minuit, comme s'il s'était éveillé, la figure de la belle I
Hélène de Grèce, toute telle que ci-devant il l'avait repré- I
sentée devant les étudians, et se miten son sein, étant une I
Stature toute pareille d'alors, avec un visage amoureux et I
charmant. Commele docteur Fauste vit cela, il se rendit I
son prisonnier de coeur, tellement qu'il eut amitié avec I
«Ile et 1» tint pour sa femmede joie, qui lui gagna telle- I
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