Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CENTRES ET MOYENS D’ESSAIS<br />
L’informatique faisait déjà largement partie du paysage au CEPr. Au début 1973,<br />
23 bancs étaient reliés au central de mesures <strong>et</strong> à son ordinateur IBM 1800. Ce<br />
déploiement rapide, massif <strong>et</strong> centralisé de l’informatique, malgré des matériels aux<br />
capacités encore très limitées à c<strong>et</strong>te époque, a nécessité la mise en place d’un<br />
système complexe de multiprogrammation. De plus, il fallut édicter des règles très<br />
strictes d’emploi de ces <strong>moyens</strong>, limitant les traitements en temps réel au strict<br />
nécessaire pour assurer la conduite des essais, <strong>et</strong> reportant aux périodes « hors<br />
essais » l’exploitation complète <strong>et</strong> lourde du reste des mesures.<br />
Rapidement, profitant des progrès rapides des technologies correspondantes, une<br />
deuxième génération de <strong>moyens</strong> informatiques fut mise en place à partir de 1976.<br />
Dénommée STRATOS (Système temps réel d’acquisition <strong>et</strong> de traitement par<br />
ordinateur scientifique ), elle était constituée d’un réseau de mini-ordinateurs MITRA<br />
(Mini-machine pour l'informatique temps réel <strong>et</strong> l’automatique) de la C2I, installés<br />
dans les bancs, formant autant de chaînes d’acquisition rapide, organisés autour<br />
d’un ordinateur MITRA plus puissant installé au Centre de calcul.<br />
3.6 - Les expertises<br />
Au début des années 60, la construction du boulevard périphérique parisien a<br />
entraîné des restructurations au sein de la Cité de l’Air, <strong>et</strong> les laboratoires du Service<br />
technique aéronautique ont dû déménager. Leurs attributions, principalement la<br />
qualification de matériaux pour la construction aéronautique <strong>et</strong> les expertises de<br />
pièces (le plus souvent, après incident ou accident), furent réparties entre le CEPr<br />
(pour les matériaux destinés aux moteurs) <strong>et</strong> le CEAT 10 (Centre d’essais<br />
aéronautique de Toulouse) (pour les matériaux destinés aux cellules).<br />
C<strong>et</strong>te répartition n’avait rien d’artificiel. En eff<strong>et</strong>, les conditions d’utilisation des<br />
moteurs (fortes températures, pressions, vibrations) exigent des matériaux<br />
spécifiques. Même si, bien sûr, les techniques générales sont communes à ces deux<br />
familles de matériaux, leur mise en œuvre dans le milieu aéronautique les distingue<br />
clairement <strong>et</strong> il n’était donc pas « antiéconomique », dans le contexte de l’époque où<br />
des progrès considérables étaient à prévoir dans la science des matériaux, de voir<br />
deux laboratoires distincts s’y consacrer.<br />
Les expertises ont pris progressivement une place importante dans l’activité des<br />
laboratoires du CEPr. Une grande salle fut affectée aux opérations de démontage<br />
des matériels accidentés. Le démontage de ces matériels nécessite en eff<strong>et</strong> des<br />
outillages <strong>et</strong> des compétences très spécifiques. Une maladresse peut en eff<strong>et</strong> faire<br />
disparaître des éléments techniques essentiels pour la compréhension des causes <strong>et</strong><br />
des processus de détérioration de l’aéronef expertisé (moteur, équipement, <strong>et</strong>c.).<br />
Agissant à la demande soit des commissions d’enquête constituées officiellement<br />
à la suite d’accidents d’aéronefs civils ou militaires, soit directement d’utilisateurs des<br />
matériels (armées, compagnies), les équipes en charge de ces travaux se sont taillé<br />
au fil des ans une réputation de compétence bien établie (pour mémoire, on peut<br />
mentionner, entre autres, que des experts du CEPr ont été amenés à témoigner lors<br />
du procès consécutif à l’accident du Concorde survenu le 25 juill<strong>et</strong> 2000 à Roissy).<br />
4 - LES ANNEES 80-95 : LA RENOVATION<br />
10 Voir chapitre 2.