Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CIEES<br />
Il convient de mentionner ici les essais au CIEES d’un engin cible supersonique :<br />
le CT41. Propulsé par statoréacteurs, il pouvait atteindre Mach 2,7. Il y en eut 26<br />
tirés au Sahara, avec des fortunes diverses. Finalement le programme devait être<br />
abandonné, les performances d’une telle cible dépassant les capacités des<br />
chasseurs de l’époque.<br />
Quant aux télémesures, on en était encore en 1959/60 au stade du défrichement<br />
<strong>et</strong> le CIEES ne disposait pas de <strong>moyens</strong> en propre. En fait certains programmes<br />
prévoyaient d’équiper leurs engins de la télémesure qui lui convenait, <strong>et</strong> la chaîne<br />
complète restait entre les mains de l’équipe industrielle. La DAT (Direction des<br />
armements terrestres) utilisait une télémesure APX (Atelier de Puteaux) dont la<br />
description par Jacques Bédoura est donnée dans le tome 4 du ComHArT, le CEV<br />
orientait les industriels vers la télémesure SAT/Turck, l’ONERA (Office national<br />
d’études <strong>et</strong> de recherches aérospatiales) avait la sienne en propre, <strong>et</strong>c. Jusqu’à la fin<br />
du CIEES, il y eut à tenir compte de c<strong>et</strong>te extrême variété.<br />
Il faut aussi tenir compte du fait que les technologies de l’époque (les transistors<br />
arrivaient à peine) ne perm<strong>et</strong>taient pas d’embarquer à bord des engins essayés des<br />
équipements électroniques de mesure sophistiqués <strong>et</strong> fiables. On utilisait souvent<br />
pour cela des enregistreurs photographiques que l’on récupérait ensuite dans les<br />
débris du missile que l’on r<strong>et</strong>rouvait au sol. Leur recherche sur la hamada incombait,<br />
comme il a déjà été écrit, au Service topographique du Centre.<br />
Le CIEES avait la responsabilité de la bonne exécution de l’ordre d’essai. Il<br />
fournissait à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, lors de chaque essai, «l’officier de tir». Celui-ci dirigeait la mise<br />
en œuvre de l’ensemble des <strong>moyens</strong> impliqués dans l’essai, sous le contrôle de<br />
l’équipe industrielle du maître d’œuvre responsable du programme concerné, <strong>et</strong> le<br />
plus souvent en présence du représentant du maître d’ouvrage. Il était le maître de la<br />
« chronologie », selon l’expression consacrée.<br />
5 - LES ESSAIS DE LA DTIA<br />
Au début du CIEES, la DTIA organisait des campagnes d’essais, de durées<br />
variables (15 jours à un mois). Partant de Brétigny, elles étaient entièrement<br />
organisées <strong>et</strong> à la charge du CEV <strong>et</strong>, plus précisément, de sa section Engins<br />
spéciaux, qui avait été créée en 1951 sous la responsabilité de l’ICA Paul Faisandier,<br />
auquel succéda dès 1953 l’ICA Jean Delacroix. Puis les choses se normalisèrent,<br />
comme on l’a exposé plus haut, quand la sous-direction technique Air fut présente en<br />
permanence pour présider à l’élaboration des ordres d’essais.<br />
On va dans ce qui suit énumérer les essais que la DTIA, puis la DCAé, menèrent<br />
au CIEES, sans d’ailleurs prétendre à l’exhaustivité. Ces essais portèrent sur des<br />
engins air-air, air-sol, sol-sol <strong>et</strong> sol-air.<br />
Le premier essai d’engin air-air qui eut lieu à Colomb-Béchar fut celui d’un engin<br />
Matra, le MO4, en décembre 1949. Il était à propergols liquides, <strong>et</strong> dès mai 1950 il fut<br />
essayé en vol, tiré depuis un avion Halifax. Abandonné en 1954, ce fut en réalité un<br />
banc d’essai pour les engins qui suivirent.<br />
Les missiles antichars filoguidés de Nord-Aviation : SS10 puis SS11 <strong>et</strong> SS12<br />
furent essayés à partir d’avions lents ou d’hélicoptères. Puis apparut le Nord 5103,<br />
engin téléguidé manuellement dont la mise au point en vol devait s’achever en 1959.<br />
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