Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CEV 49<br />
Pour les hélices, l’accident du Laté 631, qui avait causé la perte de l’équipage en<br />
mars 1950, conduisit le CEV à se charger d’essais de vibrations d’hélices,<br />
notamment sur Languedoc <strong>et</strong> Armagnac, organisés par le service « Méthodes ».<br />
6.3 - Les essais d’équipements <strong>et</strong> de systèmes<br />
Une directive de la DTIA, élaborée par les sections équipements du STAé <strong>et</strong> du<br />
CEV, a défini en avril 1962 une procédure pour la mise au point des essais officiels<br />
des équipements <strong>et</strong> a prévu la mise à disposition des industriels équipementiers, par<br />
le CEV, d’avions <strong>et</strong> hélicoptères de servitude.<br />
La part croissante prise par les équipements électroniques ou autres dans la<br />
réalisation des aéronefs, conduisit à réserver de plus en plus d’appareils dits « de<br />
servitude » aux essais en vol de ce type de matériels, afin d’accomplir la mise au<br />
point <strong>et</strong> la validation autant que possible avant le montage sur les prototypes<br />
d’aéronefs. Par exemple, la mise au point des seuls éléments « navigation » du<br />
système de « navigation-bombardement » du Mirage IVA nécessita l’utilisation d’un<br />
N2501, d’un Canberra, d’un Vautour <strong>et</strong> de l’exotique SO30 ATAR.<br />
Tous les domaines étaient touchés : les instruments de planche de bord, les<br />
commandes de vol, le pilotage automatique, la navigation, l’observation, la<br />
génération électrique, la sécurité. D’abord analogique puis numérique, le calcul<br />
centralisé à bord des appareils prit une extension considérable, rendant majeur le<br />
problème des interconnections électriques <strong>et</strong> électroniques.<br />
La préparation par des essais au sol prit une ampleur croissante, au point que des<br />
bancs d’essai d’ensemble des équipements électroniques, reproduisant les<br />
alimentations électriques <strong>et</strong> les connections de l’aéronef futur, furent réalisés pour<br />
apprécier la compatibilité des matériels embarqués en les branchant simultanément<br />
sur le banc. On réalisa ainsi des « bancs d’essai de systèmes » <strong>et</strong> des « bancs de<br />
stimulation » (voir le § 5.4.1). Les essais en vol du Mirage IIIE <strong>et</strong> des avions de<br />
combat suivants furent ainsi grandement facilités. L’effort ultime de simulation fut<br />
accompli avec la mise en vol d’avions de servitude pour essai de systèmes ou soussystèmes.<br />
L’utilisation de ces <strong>moyens</strong> à partir du milieu des années 60 permit une économie<br />
substantielle de durée de mise au point (<strong>et</strong>/ou du nombre de prototypes d’aéronefs<br />
en essai), d’heures de vol <strong>et</strong> de coût. Cependant, pour leur mise en œuvre, il fallait<br />
disposer d’équipements (ou d’armements) prototypes supplémentaires réservés à<br />
c<strong>et</strong> emploi.<br />
Les essais de radars dans leur fonction air-air figurèrent parmi les plus longs,<br />
mobilisant non seulement l’avion porteur mais des avions dits « plastrons »<br />
représentatifs de cibles éventuelles pour renvoyer les échos ou pour réagir en<br />
contre-mesure. Il en allait de même pour les autodirecteurs de missiles. Des<br />
chantiers de transformation très lourds étaient nécessaires pour adapter les avions<br />
de servitude à leur mission. Les essais du radar du Vautour ont débuté en 1954 sur<br />
avion Météor. Les Vautour ont par la suite été utilisés eux-mêmes comme avions de<br />
servitude pour les radars de pointe avant des avions de combat Mirage. Ils furent<br />
complétés ou remplacés par le Mystère 20 pour les versions <strong>et</strong> générations<br />
suivantes d’avions de combat. Les essais comparatifs sur avions de servitude des<br />
matériels de Thomson-CSF (Compagnie générale de télégraphie sans fil) <strong>et</strong><br />
d’Electronique Marcel Dassault furent déterminants à la fin des années 80 pour le<br />
choix du futur radar de pointe avant du Rafale.