Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CEV 53<br />
fut, sous la maîtrise d’ouvrage technique conjointe du CEV <strong>et</strong> du SECT (Service<br />
d’équipement des champs de tir) 11 , confié à l’UTA qui avait eu l’expérience de<br />
l’exploitation de ce type d’avions. Ce travail ne se limita pas à l’implantation de<br />
nombreux équipements dans la soute mais influença l’aérodynamique des avions par<br />
l’installation de grands radômes <strong>et</strong> de postes d’observation optique, <strong>et</strong> nécessita<br />
l’installation de réservoirs de carburant supplémentaires dans le fuselage pour<br />
perm<strong>et</strong>tre des temps de vol de très longues durées. Les matériels ajoutés étant pour<br />
la plupart conçus <strong>et</strong> réalisés à c<strong>et</strong>te seule fin, les DC7 AMOR furent considérés<br />
comme des prototypes avec les conséquences appropriées sur les rémunérations<br />
des équipages.<br />
Avant les tirs, les avions étaient prépositionnés sur l’aéroport de l’île de Santa<br />
Maria, dans l’archipel des Açores, aménagé pour l’accueil des AMOR qui devaient,<br />
dès la mise en vol, être au plus près du parcours de rentrée prévu du missile.<br />
Malgré c<strong>et</strong>te mesure, les missions étaient longues, très longues. Une photo<br />
(figure 8) du livre Le CEV a 50 ans (1994) montre un équipage composé de deux<br />
pilotes, deux mécaniciens navigants, trois expérimentateurs <strong>et</strong> un ingénieur. Selon le<br />
témoignage d’un de ces expérimentateurs, le cliché a été pris à Brétigny le<br />
12 février 1972 après un vol de 24 heures sans escale. Le but du vol était de prendre<br />
la mesure de la vigilance de l’équipage dans de telles circonstances. D’ailleurs deux<br />
des navigants ont les yeux fermés sur la photo !<br />
Malgré les problèmes posés par la mise en place des avions en pays étranger <strong>et</strong><br />
près d’une piste courte, l’organisation <strong>et</strong> l’installation des matériels d’enregistrement<br />
donnèrent satisfaction.<br />
Ce fut la seconde participation importante du CEV à la FNS, la première étant bien<br />
sûr l’activité Mirage IV.<br />
6.8 - Les essais de réception des avions de série<br />
Avant livraison aux armées utilisatrices, les avions étaient « réceptionnés ».<br />
La réception est en quelque sorte une déclaration de conformité dans la définition<br />
<strong>et</strong> dans le comportement aux clauses techniques annexées aux contrats passés<br />
entre la DTIA <strong>et</strong>c. <strong>et</strong> le constructeur ou le réparateur. C<strong>et</strong>te direction avait créé pour<br />
cela les Circonscriptions aéronautiques régionales (CAR) <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te formule a été<br />
reprise <strong>et</strong> généralisée par la DMA avec la création du Service industriel de<br />
l’armement (SIAR). C<strong>et</strong> organisme, pour prononcer la réception, devait avoir obtenu<br />
l’aval du CEV. En amont, le constructeur avait procédé lui-même à une vérification<br />
en vol <strong>et</strong>, en aval, l’armée destinataire procédait à une prise en charge.<br />
Il ne s’agissait pas d’opérations symboliques ni routinières. Dans les années 60,<br />
l’augmentation du nombre <strong>et</strong> de la complexité des équipements électroniques de<br />
bord avait eu comme conséquence un MTBF (Mean Time B<strong>et</strong>ween Failures, temps<br />
moyen entre pannes) de faible valeur en début de série, avant que des remèdes ne<br />
soient apportés.<br />
Un exemple frappant fut, vers 1968, la sortie en série du patrouilleur maritime<br />
Br1150. Entre les vols constructeur, les vols du CEV <strong>et</strong> les vols de la Marine, le<br />
nombre d’heures de vol nécessaire pour l’évaluation de toutes les fonctions était<br />
supérieur au MTBF du système. Et la logique de livraison d’appareils en bon état de<br />
fonctionnement eut comme eff<strong>et</strong> que chaque nouveau vol de vérification après<br />
11 Voir chapitre 6.