Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CENTRES ET MOYENS D’ESSAIS<br />
d’altitude, en zone totalement désertique, il bénéficiait d’un climat très sec, avec une<br />
transparence atmosphérique éminemment favorable aux observations optiques,<br />
encore que la réfraction <strong>et</strong> les turbulences au niveau d’un sol surchauffé fussent<br />
souvent gênantes. Les périodes d’indisponibilité pour cause météorologiques étaient<br />
rares, dues surtout aux vents de sable, qui interrompaient non seulement les<br />
activités techniques, mais aussi toute liaison avec l’extérieur, aérienne ou routière, <strong>et</strong><br />
m<strong>et</strong>taient les nerfs des personnels à rude épreuve.<br />
L’éloignement de la base principale située à Béchar imposa très vite la réalisation<br />
localement, à Hammaguir, d’une base vie (figure 8). Du personnel permanent y<br />
résidait, environ un tiers de l’effectif du Centre, mais aucune famille n’y fut jamais<br />
accueillie. Les personnels d’encadrement, officiers <strong>et</strong> ingénieurs affecté au Centre<br />
logeaient en eff<strong>et</strong> avec leurs familles dans la ville même de Colomb-Béchar. Par<br />
contre une importante capacité d’hébergement était prévue pour les personnels de<br />
directions utilisatrices du Centre qui venaient effectuer à Hammaguir leurs<br />
lancements d’engins <strong>et</strong> conduire leurs expériences. Un mess-hôtel fut construit à c<strong>et</strong><br />
eff<strong>et</strong> (figure 9). Une piste d’aviation, longue de 3 000 mètres, trouva immédiatement<br />
sa place. Les liaisons avec Colomb-Béchar furent dès lors le plus souvent aériennes.<br />
L’alimentation en eau devait poser problème. Lors de la création de la base vie, on<br />
dut amener l’eau depuis une source prise au bord de la hamada, grâce à une<br />
conduite qui fut réalisée par une compagnie disciplinaire de la Légion, dans des<br />
conditions abominables. Mais elle devint vite la cible des « fellagas ». On se résolut<br />
donc à chercher l’eau sur place par un forage profond de quelque 70 mètres, <strong>et</strong> ce<br />
fut un succès. Il circulait alors une boutade : « Vous savez, où que vous foriez dans<br />
le désert, vous finirez toujours par trouver de l’eau, sauf évidemment si vous avez la<br />
malchance de tomber sur du pétrole ».<br />
Le champ de tir de B2 offrait des possibilités considérables. La hamada du Guir<br />
s’étend sur quelque 140 km vers le sud où elle bute sur un djebel ; elle est bordée à<br />
l’est par les dunes du Grand erg occidental. Vers l’ouest la frontière du Maroc, qui<br />
s’approche à certains endroits jusqu’à 20 km, constituait la principale contrainte,<br />
surtout pour des fusées-sondes dont les points de chute pouvaient être très<br />
dispersés.<br />
Des sites de lancement furent construits, avec les « tables de tir » <strong>et</strong> toutes les<br />
installations nécessaires à la préparation des engins. Les bases Blandine (figure 10)<br />
<strong>et</strong> Bacchus (figure 13) étaient destinées au lancement des fusées-sondes à<br />
propergols liquides <strong>et</strong> solides respectivement. Béatrice (figure 15) , réalisée sur les<br />
indications de la DTAT (Direction technique des armements terrestres), était dédiée<br />
aux essais de missiles à moyenne portée, les derniers PARCA (figure 16), mais<br />
aussi les premiers essais dans le cadre du proj<strong>et</strong> ACCAM, qui devait être rapidement<br />
abandonné, <strong>et</strong> surtout les engins Hawk (figure 17). Elle fut utilisée aussi pour le<br />
lancement de fusées CORA.<br />
Enfin, lors du lancement du programme balistique, il fut réalisé, sur des indications<br />
de la SEREB, la base Brigitte (figures 18 <strong>et</strong> 19) ) d’où furent lancés tous les<br />
véhicules d’essais de ce programme, du VE10 au VE231, véhicules qui reçurent les<br />
noms qui les firent connaître comme la série des « Pierres précieuses » <strong>et</strong> qui<br />
devaient in fine donner lieu au lancement des premiers satellites français par la fusée<br />
Diamant.<br />
Pour être compl<strong>et</strong>, il convient de signaler aussi l’existence au CIEES, d’un rail<br />
d’essais dynamiques. Long de 330 mètres, ce rail Hotchkiss-Brandt, installé sur la<br />
base B1, dans un enclos, perm<strong>et</strong>tait d’essayer certaines fonctions de missiles dans