Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CENTRES ET MOYENS D’ESSAIS<br />
- le Centre d’essais en vol (CEV), d’abord à Marignane puis à Brétigny, sera chargé des<br />
essais de développement, de qualification, de certification des aéronefs militaires <strong>et</strong> civils<br />
ainsi que de leurs équipements <strong>et</strong> systèmes ;<br />
- le Centre d’essais des propulseurs (CEPr) reprend, étendues, les activités du CEMH de<br />
Chalais-Meudon, <strong>et</strong> il est chargé des essais des turbomachines en conditions givrantes <strong>et</strong><br />
d’altitude simulées, ainsi que des systèmes de carburant ;<br />
- le Centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT) qui, héritier de l’ERAT (ancêtre de<br />
l’ONERA), devait sous le nom d’EAT, continuer à exploiter les installations laissées sur place<br />
après le r<strong>et</strong>our à Châtillon. C<strong>et</strong> établissement devait se développer dans le domaine des<br />
essais de matériaux <strong>et</strong> de structures complexes, avec même la prise en compte de<br />
l’échauffement cinétique, ainsi que dans le domaine des essais des équipements électriques<br />
<strong>et</strong> d’atterrissage.<br />
Le besoin pour l’Etat d’avoir des centres d’essais étatiques spécialisés s’est, on le voit,<br />
manifesté très tôt. Il s’agissait pour lui d’avoir sa propre expertise afin de jouer pleinement<br />
son rôle de puissance étatique <strong>et</strong>, en même temps, il s’agissait de doter notre pays des<br />
installations lourdes, indispensables pour étudier, développer les techniques <strong>et</strong> les matériels,<br />
avec pour objectif de les m<strong>et</strong>tre, en tant que de besoin, à la disposition d’une industrie<br />
renaissante <strong>et</strong> qui n’avait pas la possibilité de les réaliser par elle-même sur ses propres<br />
ressources.<br />
La création, dès après la guerre, des trois centres de base devait être suivie, au fil du<br />
temps de l’évolution des techniques <strong>et</strong> des besoins nouveaux, par celle d’autres centres<br />
rattachés à d’autres directions techniques du ministère de la défense : les uns dédiés aux<br />
engins (LRBA, CEL, CEM, CAEPE), d’autres tournés vers l’électronique comme le CELAr.<br />
Les organisations internes de ces divers centres étaient similaires <strong>et</strong> se déclinaient<br />
autour :<br />
- d’un service dit des « Méthodes », individualisé ou réparti dans les différents services <strong>et</strong><br />
chargé d’étudier, réaliser ou faire réaliser les <strong>moyens</strong> perm<strong>et</strong>tant d’exécuter les essais en<br />
respectant les conditions d’environnement réel ou simulé ; de définir, souvent créer <strong>et</strong><br />
toujours m<strong>et</strong>tre au point les instruments de mesure <strong>et</strong> leur exploitation ; de fixer les<br />
procédures de réalisation ; <strong>et</strong>, tâche ultime mais non la moins importante, de dépouiller les<br />
résultats des mesures <strong>et</strong> participer à leur interprétation, pour aider à en tirer les meilleures<br />
conclusions <strong>et</strong> préciser les actions à conduire pour tenir les objectifs ;<br />
- d’installations qu’il convient d’adapter <strong>et</strong> de faire évoluer pour être toujours à l’avantgarde<br />
<strong>et</strong> être l’égal des meilleurs dans le monde ;<br />
- de personnels dotés d’une expertise hautement reconnue en interne <strong>et</strong> en externe dans<br />
chacun des domaines de compétence, <strong>et</strong> notamment d’expérimentateurs de la plus haute<br />
qualité, dotés d’une conscience profonde de leur rôle dans la résolution des problèmes du<br />
présent <strong>et</strong> la préparation de l’avenir. Il est à noter que leur voisinage avec les jeunes<br />
affectés, sinon leur « tutorat », assurait le meilleur complément de formation de ces derniers<br />
<strong>et</strong> en même temps le transfert d’une riche expérience. Ils leur faisaient partager leur foi en<br />
leur métier <strong>et</strong> leur sens des responsabilités. Ces derniers aspects de l’apport humain des<br />
centres d’essais pour être original n’en fût pas moins important dans la phase de remise à<br />
niveau <strong>et</strong> justifierait encore un encouragement permanent tant son potentiel est élevé.<br />
L’esprit « centre d’essai » fut <strong>et</strong> demeure une réalité <strong>et</strong> il est encore aujourd’hui un atout<br />
majeur de notre compétence nationale.<br />
Le rôle éminent des centres d’essais dans la renaissance de l’Aéronautique est patent,<br />
leur contribution à la réussite des programmes méritait bien que COMAERO lui consacre un<br />
fascicule de sa série.<br />
Emile Blanc<br />
Président du COMAERO<br />
Ancien Délégué général pour l’armement