Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CENTRES ET MOYENS D’ESSAIS<br />
Sur ces bases, les équipes du SECT établirent un proj<strong>et</strong> de champ de tir 3 000 km<br />
qui utilisait les éléments qui viennent d’être cités, <strong>et</strong> auxquels s’ajoutèrent d’autres<br />
dispositifs pour constituer un ensemble compl<strong>et</strong> d’instrumentation.<br />
Au pied de l’antenne Cyclope, il fut construit une station de télémesure<br />
(figure 27) ; le programme d’engins balistiques utilisa les télémesures au standard<br />
IRIG, <strong>et</strong> l’équipement fut conçu pour privilégier ce standard ; cependant le standard<br />
SAT/Turck qui avait été jusqu’alors r<strong>et</strong>enu par le CEV fut lui aussi pris en compte.<br />
D’autre part il faut noter que les enregistreurs photographiques gardaient leur place,<br />
la confiance dans les performances des enregistreurs magnétiques n’ayant pas<br />
encore été bien établie. L’équipement de B1 ne fut pas négligé, mais il ne fut<br />
considéré, pour le champ de tir balistique, que comme station de flanquement,<br />
constituant ainsi une « diversité d’espace » pour la réception des télémesures au<br />
début de la trajectoire.<br />
Il était important aussi d’assurer la synchronisation de tous les appareils. Cela fut<br />
réalisé par la distribution de signaux codés à partir d’horloges centrales, une à<br />
Hammaguir, l’autre à B1, qui étaient mises en synchronisme. Le standard utilisé fut<br />
là encore le standard IRIG (Interrange Instrumentation Group). Ces signaux étaient<br />
distribués par un réseau de fils, <strong>et</strong> des tranchées furent ainsi creusées sur des<br />
kilomètres, dans lesquelles passèrent, outre les câbles de distribution des signaux,<br />
toutes les transmissions de données issues des modems associés aux divers<br />
appareils.<br />
Au centre du dispositif, se trouvait le calculateur. Ce fut un calculateur IBM, du<br />
type de la série utilisée pour le système STRIDA. Il fut installé dans le bâtiment<br />
abritant le Poste de commandement du champ de tir (PCCT, figure 26). Avec un<br />
cycle de base de 8 microsecondes, ses deux mémoires à tores de 4 000 mots, il fait<br />
figure aujourd’hui de machine très modeste. Il perm<strong>et</strong>tait néanmoins d’assurer l’interdésignation<br />
des divers appareils <strong>et</strong> il calculait les paramètres du vecteur vitesse, en<br />
effectuant un lissage polynômial sur 50 points. Il occupait une salle de 200 mètres<br />
carrés !<br />
Un système de transmissions complétait le tout.<br />
Il faut évoquer aussi la question de sécurité. A Hammaguir, le risque était faible<br />
qu’un engin défaillant atteigne une zone à densité de population notable ou un<br />
territoire étranger. La salle de sécurité d’Hammaguir était donc surtout<br />
expérimentale, avec plusieurs dispositifs de diagnostics à la disposition de l’officier<br />
de sécurité, pour lui perm<strong>et</strong>tre de provoquer à bon escient la neutralisation de<br />
l’engin. C<strong>et</strong>te éventualité ne se présenta jamais à Hammaguir, du moins pour le<br />
programme des engins balistiques.<br />
11 - LE DEROULEMENT DES ESSAIS DU PROGRAMME D’ENGIN BALISTIQUE<br />
Ces essais, qui eurent lieu à partir de 1961, sont cités <strong>et</strong> commentés dans<br />
l’ouvrage d’Emile Arnaud, Les missiles balistiques, dans la collection du COMAERO<br />
à laquelle appartient le présent ouvrage. Il ne paraît donc pas opportun de<br />
développer ici leur déroulement. On se perm<strong>et</strong>tra néanmoins de le résumer<br />
brièvement.<br />
Ils se placèrent dans le cadre du programme des « études balistiques de base »,<br />
destinées à acquérir les technologies dont la maîtrise était nécessaire au programme