Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CEV 47<br />
école) ont conduit à une forte limitation des investigations sur des formules<br />
révolutionnaires, si l’on excepte le décollage vertical puis, ultérieurement, la formule<br />
« canard ».<br />
Conformément à un accord interministériel suivi d’une décision du ministère des<br />
Armées intervenue en 1969, les essais en vol des « prototypes militaires »,<br />
initialement assurés à Brétigny, furent transférés à Istres pour soulager la circulation<br />
aérienne de la région parisienne <strong>et</strong> profiter des meilleures facilités qu’offraient le<br />
terrain <strong>et</strong> les pistes d’Istres. Les constructeurs suivirent le mouvement, de 1968 à<br />
1970. En pratique c<strong>et</strong>te mesure ne fut appliquée que pour les avions. Pour les<br />
hélicoptères, le transfert, envisagé dès 1970, ne fut réalisé qu’en 1986. Il perm<strong>et</strong>tait<br />
le rapprochement des activités du CEV de celles de l’Aérospatiale dans son usine de<br />
Marignane.<br />
Les problèmes de sécurité étaient majeurs car les connaissances à acquérir<br />
étaient nombreuses.<br />
Une des façons de limiter les risques consista à essayer d’éviter de faire les<br />
premiers vols d’un avion nouveau avec des moteurs nouveaux. En outre, une telle<br />
mesure résolvait en partie le partage de la responsabilité des performances entre<br />
avion <strong>et</strong> moteur, mais ce n’était pas toujours possible.<br />
La coopération internationale en matière d’essais en vol militaires s’exerça avec<br />
les mêmes conflits de prééminence entre nations coopérantes que dans les autres<br />
domaines. Sur les trois hélicoptères franco-britanniques, Puma, Gazelle <strong>et</strong> Lynx, le<br />
leadership d’un pays sur l’autre, décidé selon les programmes, pouvait expliquer<br />
c<strong>et</strong>te situation : chacun faisait ses essais.<br />
Pour l’avion de transport C160 Transall, un détachement du centre d’essai en vol<br />
allemand de Manching avait été mis en place à Istres dès 1961 ; les équipes du CEV<br />
<strong>et</strong> de l’Erprobungstelle pour la RFA étaient intégrées, comme celles des<br />
constructeurs ; il y avait des équipages mixtes <strong>et</strong> un certain partage des<br />
responsabilités en fonction de la nature des vols, de la compétence particulière des<br />
équipages <strong>et</strong> de leur disponibilité. L’expérience plus grande des Français en matière<br />
d’aéronautique moderne en c<strong>et</strong>te période de l’après-guerre (lancement du<br />
programme en 1958), les conduisait à revendiquer parfois un rôle plus important. Le<br />
côté allemand soutenait des solutions basées sur un mélange entre l’expérience<br />
allemande d’avant 1945 <strong>et</strong> les choix américains. Il en résultait des compromis pas<br />
toujours optimaux, mais les essais en vol eux-mêmes en pâtirent peu, sinon du fait<br />
des pertes de temps au niveau des responsables techniques.<br />
Les différences linguistiques pouvaient cependant, au-delà de la gêne, avoir des<br />
conséquences sérieuses, l’usage de l’anglais ne représentant qu’un mauvais<br />
compromis en situation d’urgence en vol, dès lors qu’un vocabulaire très spécialisé<br />
était nécessaire <strong>et</strong> l’égalité parfaite pouvant conduire à l’inaction. C’est ainsi que le<br />
Transall prototype V2 se posa train rentré !<br />
Pour la coopération sur les aéronefs civils, on se reportera au § 6.13.<br />
6.2 - Les essais de moteurs <strong>et</strong> d’hélices en vol<br />
La section « Moteurs » du CEV fut d’abord implantée à Brétigny puis déplacée à<br />
Istres vers 1960.