Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CIEES<br />
Comme il a été dit dans l’Introduction (§ 1), la situation résultant des accords<br />
d’Evian (en 1962) devait rem<strong>et</strong>tre en cause ce proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> conduisit à reconsidérer le<br />
déroulement du programme. Le polygone d’essais désormais se limitait à la base de<br />
départ d’Hammaguir, le champ de tir 3 000 km étant abandonné, mais aussi les<br />
champs de tir intermédiaires, à commencer par celui de 500 km vers Adrar. La<br />
plupart des tirs durent être fait à la quasi-verticale. Pour ceux qui exigeaient une<br />
longue portée, on conservait toutefois la possibilité de placer des <strong>moyens</strong><br />
d’observation temporaires en dehors du polygone lui-même. De plus, l’existence<br />
désormais limitée dans le temps de ce champ de tir, la perspective de poursuivre le<br />
programme SSBS (Sol-sol balistique stratégique) au CEL (Centre d’essais des<br />
Landes) conduisait à un proj<strong>et</strong> plus modeste que ce qui avait été envisagé<br />
initialement.<br />
C’est donc dans ce contexte que le SECT entreprit de réaliser le champ de tir<br />
nécessité par le programme d’engins balistiques.<br />
10 - LES EQUIPEMENTS DU CHAMP DE TIR POUR ENGINS BALISTIQUES<br />
Les premiers équipements avaient été définis par le DED, certains marchés<br />
avaient déjà été notifiés, le SECT prenait donc la suite. Les choix définitivement<br />
arrêtés début 1960 portaient donc sur :<br />
- les télescopes IGOR, à focale variable de 2,5 à 13 mètres, pour l’observation du<br />
comportement de l’engin ;<br />
- un système d’interférométrie électromagnétique, le COTAR (Correlation Tracking<br />
and Ranging), de la société américaine Cubic Corporation de San Diego (Californie),<br />
qui devait être réalisé avec le concours d’un industriel français, en l’occurrence la<br />
Compagnie des compteurs ; il consistait en deux stations AME (Angle Measurement<br />
Equipment), chacune comportant un champ d’antennes de grande dimension<br />
(150 m). Finalement une base fut installée à Hammaguir, l’autre à Béchar.<br />
L’interférométrie était faite sur l’émission de télémesure de l’engin ;<br />
- un autre système de la Compagnie Cubic, toujours avec la Compagnie des<br />
compteurs, le SECOR (Sequential Collation Of Range), fonctionnait par mesures<br />
électromagnétiques des distances entre l’engin en vol <strong>et</strong> trois points placés au sol ;<br />
- le radar de haute précision Aquitaine (figure 25) 10 , dont le choix fut mis un temps<br />
en balance avec le radar américain AN/FPS/16 dont l’administration américaine<br />
acceptait finalement d’autoriser la vente à la France ; il se posait en eff<strong>et</strong> des<br />
questions de délai, mais par ailleurs il était souhaitable de soutenir l’industrie<br />
française dans ce domaine de pointe ; le choix, porté au niveau du Comité du Guir,<br />
fut finalement renvoyé au niveau du ministre, lequel trancha en faveur du matériel<br />
français ;<br />
- une antenne de réception des émissions de télémesure, dont la commande<br />
avait été passée à la division électronique de la SNECMA (Société nationale<br />
d’études <strong>et</strong> de constructions de moteurs d’aviation), division qui devint ensuite<br />
ELECMA. C<strong>et</strong>te antenne, Cyclope 11 , avait une parabole de 18 mètres de diamètre<br />
qui lui conférait un gain de 28 décibels à 250 MHz, fréquence utilisée à l’époque.<br />
10 Voir également, pour le radar, la figure 9 du chapitre 6 de ce document.<br />
11 Voir également la figure 1 du chapitre 6 de ce document.<br />
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