Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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CEAT<br />
Le développement de l’activité « matériaux » a été considérable. Elle est mesurée<br />
par l’effectif directement consacré : 21 personnes en 1950, 39 en 1970, 80 en 1989.<br />
3.3 - Les essais de structures<br />
3.3.1 - Les essais statiques<br />
Dès 1949, l’EAT était équipé de <strong>moyens</strong> perm<strong>et</strong>tant de vérifier la résistance des<br />
structures d’avions : un vaste hall de 50x25 m 2 abritant un radier en béton armé, un<br />
mur d’essais, <strong>et</strong> un système de chargement constitué notamment de vérins<br />
électriques récupérés chez Dornier (vérins CTW - Centre technique de Wasserburg)<br />
(cf. figure 2, déjà citée). Le pilotage de ces vérins était assuré de façon manuelle à<br />
partir d’un pupitre de commande qui regroupait les mesures d’efforts recopiées par<br />
selsyn à partir des dynamomètres installés en série avec les vérins. Il fallait une<br />
certaine habil<strong>et</strong>é aux opérateurs pour faire croître (ou décroître) tous les efforts de<br />
façon homogène.<br />
Globalement c’était un système d’une remarquable simplicité avec lequel il fut<br />
possible de faire les essais statiques de nombreux programmes civils <strong>et</strong> militaires,<br />
jusqu’au Mercure <strong>et</strong> au Mirage 2000.<br />
Une évolution technologique considérable arriva avec le programme Concorde.<br />
L’essai statique d’ensemble (cf. figure 5, déjà citée) nécessita la mise en place de<br />
plus de 60 vérins hydrauliques ; <strong>et</strong>, pour simuler l’échauffement cinétique, la cellule<br />
fut entourée par un four divisé en 150 zones, équipé de milliers de tubes infrarouges.<br />
La puissance installée totale était de 20 MW. La simulation du<br />
refroidissement durant la descente était obtenue par circulation d’air refroidi par<br />
injection d’azote liquide (70 m 3 environ par essai). C<strong>et</strong>te installation d’essai était très<br />
novatrice, puisqu’elle m<strong>et</strong>tait en œuvre pour la première fois des boucles<br />
d’asservissement entièrement numériques, le pilotage de l’ensemble étant assuré<br />
par un calculateur « Pallas », qui assurait en même temps l’acquisition de 2 000<br />
mesures extensométriques.<br />
L’expérience acquise au cours de c<strong>et</strong> essai fut ensuite mise à profit pour les<br />
essais du programme A300, puis pour tous les programmes suivants. Le système de<br />
chargement par vérins hydrauliques, dont la mise en œuvre était assez lourde à<br />
l’origine, fut progressivement amélioré en vue notamment d’assurer en cas de<br />
problème un déchargement rapide <strong>et</strong> contrôlé de la structure essayée, ce qui n’était<br />
pas possible avec les vérins CTW.<br />
La connaissance du comportement des structures acquise par les spécialistes du<br />
CEAT à travers les essais leur permit d’intervenir fréquemment dans des expertises<br />
d’éléments rompus en service. Au départ, cela se fit d’abord en soutien de l’équipe<br />
constituée dans ce but au CEPr 4 (Centre d’essais des propulseurs). Au début des<br />
années 1990, avec le transfert des dernières activités « matériaux » du CEPr au<br />
CEAT, c<strong>et</strong>te activité fut également reprise par le CEAT.<br />
Dès les années 1960, le programme Concorde avait fait apparaître le besoin<br />
d’effectuer des essais structuraux en simulant l’échauffement cinétique. Ce besoin<br />
convergeait avec celui des programmes de lanceurs balistiques pour lesquels la<br />
4 Voir chapitre 3.<br />
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