Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
24<br />
CENTRES ET MOYENS D’ESSAIS<br />
Pour encore une grande partie du public, les essais en vol ce sont les premiers<br />
vols ou les grandes extensions du domaine de vol telles que le passage du mur du<br />
son.<br />
Pourtant, dès 1915, fut créé à Villacoublay un organisme officiel, la Section (vite<br />
devenue le Service) des essais en vol, chargée de contrôler la mise au point des<br />
appareils <strong>et</strong> leurs performances lors des vols effectués par les pilotes des<br />
constructeurs. Et dès 1916, les appareils <strong>et</strong> leurs moteurs furent équipés de<br />
dispositifs perm<strong>et</strong>tant de procéder à des mesures de performances ou de<br />
comportement des éléments vitaux. En parallèle, on procédait aux premiers essais<br />
en soufflerie. Dans les années qui suivirent, on commença à faire des essais en vol<br />
non seulement pour valider <strong>et</strong> évaluer une formule d’avion mais aussi pour faire<br />
avancer la science en agissant sur les commandes d’un avion pour analyser les<br />
réponses. Il en résulta des règles empiriques pour la conception des avions qui<br />
attendirent quelques années avant d’être confirmées par des études théoriques.<br />
Dans les années 20, le Service des essais en vol, fort de sa compétence,<br />
commença à s’impliquer dans la mise au point des matériels à côté des<br />
constructeurs.<br />
En 1933, le Service des essais en vol <strong>et</strong> le « Groupe des avions nouveaux »<br />
chargé des essais d’utilisation militaire, furent réunis sous le nom de CEMA (Centre<br />
d’essais du matériel aérien), toujours à Villacoublay. Une annexe fut créée à<br />
Marignane en 1937.<br />
A la veille de la guerre, l’organisation d’après-guerre était en germe avec des<br />
bureaux techniques horizontaux <strong>et</strong> des « sections d’essai » par catégorie de<br />
matériels.<br />
Une méthodologie des essais en vol avait été établie, fixant la progressivité des<br />
investigations. L’instrumentation <strong>et</strong> les enregistrements s’étaient fortement<br />
développés. Les services officiels s’impliquèrent dans la mise au point des appareils<br />
par les constructeurs. Peu avant le déclenchement du conflit, le CEMA essaya des<br />
avions de chasse étrangers.<br />
En 1939, le CEMA fut transféré à Orléans-Bricy, puis en 1940 à Toulouse Blagnac<br />
sous le nom de Centre d’études en vol.<br />
La période 1940-1944 fut à peu de choses près une période de sommeil pour le<br />
CEMA.<br />
En août 1944, ce fut le réveil à Marignane, à nouveau sous le nom de Centre<br />
d’essais en vol, avec comme directeur l’ingénieur en chef Maurice Cambois.<br />
Tout était à reconstruire. La chance de la France fut que ses dirigeants<br />
encouragèrent c<strong>et</strong>te ambition <strong>et</strong> la financèrent, notamment par un dispositif d’essais<br />
en vol qui se voulut à la pointe du progrès, <strong>et</strong> que les compétences de base<br />
nécessaires existaient non seulement chez les anciens pilotes d’essais <strong>et</strong> dans une<br />
certaine mesure les navigants de r<strong>et</strong>our de guerre, mais aussi chez les ingénieurs,<br />
techniciens <strong>et</strong> ouvriers. Les connexions rapidement établies avec le monde anglosaxon<br />
accélérèrent la mise à niveau. La volonté de la direction du Centre fit le reste.<br />
Le nouveau CEV avait reçu la responsabilité des essais des matériels de la<br />
Marine, notamment les hydravions, <strong>et</strong> des essais de tir <strong>et</strong> bombardement. Qu’ils<br />
soient pour l’armée de l’Air ou la Marine les essais étaient conduits indifféremment<br />
par des militaires des deux armées.<br />
En août 1945 le CEV fut transféré à Brétigny, libéré par les Américains. Il<br />
conserva pendant quelques années l’annexe de Marignane. Les premiers éléments<br />
de la flotte aérienne du centre furent des avions allemands, utiles prises de guerre.