Centres et moyens d'essais ( I ) - EuroSAE
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SECT 223<br />
outre, posait des problèmes quand le véhicule en essai atteignait les couches<br />
supérieures de l’atmosphère où risquaient de se produire des flashes dans les<br />
circuits soumis à plusieurs centaines de volts 12 .<br />
On ne verra ces problèmes résolus qu’avec l’apparition des transistors, <strong>et</strong> encore<br />
lorsque ceux-ci autorisèrent des puissances suffisantes pour faire fonctionner un<br />
ém<strong>et</strong>teur utilisable. Longtemps aussi, <strong>et</strong> quand la taille du véhicule en essai le<br />
perm<strong>et</strong>tait, on utilisa des enregistreurs photographiques que l’on allait récupérer<br />
ensuite sur la hamada.<br />
Néanmoins, pour les essais d’engins spéciaux, comme on appelait alors les<br />
missiles, il existait des télémesures utilisées par les différents expérimentateurs. Un<br />
de ces systèmes de télémesure tendait à se généraliser, pour les engins de la DTCA<br />
(Direction technique des constructions aéronautiques) en particulier, le système<br />
SAT/TURK, que produisait la Société anonyme des télécommunication (SAT) sous le<br />
contrôle du CEV.<br />
Il consistait en un multiplex de sous-porteuses, chacune modulée par un des<br />
paramètres à mesurer, ce multiplex modulant à son tour la porteuse (modulation<br />
AM/FM). C<strong>et</strong>te télémesure était utilisée par les programmes d’engins spéciaux en<br />
cours de développement <strong>et</strong>, lorsque le SECT eut à équiper la station de télémesure<br />
du CIEES, il dut prendre en compte ce besoin. A c<strong>et</strong>te époque pourtant la décision<br />
était prise de s’orienter vers le standard IRIG (Inter-Range Instrumentation Group).<br />
Le programme balistique <strong>et</strong>, dès le début, les véhicules d’essais qui devaient être<br />
tirés à Hammaguir pour préparer ce programme, ont adopté ce standard. La station<br />
de réception d’Hammaguir le prit évidemment prioritairement en considération.<br />
Ces deux télémesures, SAT/TURK <strong>et</strong> IRIG, fonctionnaient en bande P, autour de<br />
250 MHz, mais la DTCA utilisait aussi un système, le fizeaugraphe, qui avait l’intérêt<br />
de fournir une fonction proximétrie (mesure de la distance de passage du missile par<br />
rapport à la cible) <strong>et</strong> ce fizeaugraphe, qui fonctionnait à 75 <strong>et</strong> 150 MHz, pouvait<br />
porter une télémesure SAT/TURK. Il était donc nécessaire de prendre en plus c<strong>et</strong>te<br />
fréquence en considération.<br />
Ajoutons à cela la nécessité d’enregistrer les mesures pour en faire une<br />
exploitation après tir. Or à c<strong>et</strong>te époque, on n’avait pas confiance dans<br />
l’enregistrement magnétique, celui-ci d’ailleurs n’offrant que des possibilités très<br />
limitées par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui : sur le ruban de 1 pouce<br />
portant 14 pistes, on affectait à chaque piste un paramètre mesuré. Et comme on<br />
doutait de la fiabilité de tels enregistrements, les mesures étaient orientées aussi<br />
vers des enregistreurs photographiques. Certains mêmes, relativement lents,<br />
sortaient sur des enregistreurs graphiques à plume.<br />
Ces enregistreurs à plume ne devaient jamais complètement disparaître. Ils ont<br />
été, <strong>et</strong> sont certainement encore, très utilisés dans les équipements de réception de<br />
télémesure. Ils sont indispensables pour la préparation des essais ou pour des<br />
dépouillements en temps réel de paramètres essentiels. L’équipement des centres<br />
d’essais fut même à l’origine du développement important de la société Allco,<br />
rach<strong>et</strong>ée ultérieurement par la société américaine Gould. La mise au point de ces<br />
12 Le problème ne se posa pas de façon cruciale pour les engins tactiques, utilisés à des altitudes<br />
modestes. Les premiers à y être confrontés furent les scientifiques qui envoyaient des fusées-sondes<br />
pour l’étude de la haute atmosphère.