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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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LE CAMP DE BOULOGNE 89<br />

rinait beaucoup par cette pratique continuelle et on apprenait<br />

à prendre son parti vivement dans les mauvais cas. <strong>Les</strong> soldats<br />

se faisaient à la vie de bord; ils n'étaient plus malades après<br />

quelques sorties. On acquit finalement une si grande habitude<br />

que toute l'armée put être embarquée une fois dans une heure<br />

et demie. C'est prodigieux, mais c'est exact, et jamais, je crois,<br />

on n'avait fait jusque-là un pareil tour de force.<br />

Je ne rapporte pas les mille incidents qui arrivèrent à cette<br />

époque, les revues multipliées, les changements d'installation<br />

ou de répartition des navires et les absences comme les surve-<br />

nances inopinées de l'Empereur. On sait que le maréchal com-<br />

mandait l'armée en son absence, et l'<strong>amiral</strong> Bruix la flotte. Ces<br />

deux prévôts de l'expédition restaient toujours et menaient à<br />

Boulogne un grand train. De leur côté, les habitants de la<br />

haute ville se piquaient de donner des fêtes, et les plaisirs suc-<br />

cédaient aux travaux régulièrement. Comme la solde était<br />

toujours alignée et qu'on avait une foule de suppléments consi-<br />

dérables, à cause des ouvrages extraordinaires que l'armée<br />

accomplissait, la ville s'enrichissait à vue d'oeil. <strong>Les</strong> bals des<br />

autorités ou des divers corps avaient lieu au spectacle, et la<br />

salle pouvait à peine contenir les invités. On venait non seule-<br />

ment de la banlieue, mais des villes voisines et souvent de<br />

Paris. C'était une véritable fortune pour les belles qui aimaient<br />

la danse, et aucune ne courait la chance de rester sur sa<br />

chaise, quelque peu que la nature l'ait favorisée, car il y avait<br />

trente cavaliers pour une dame, si ce n'est plus.<br />

Nous étions particulièrement accueillis, nous autres marins,<br />

dans la société boulonnaise, et deux de nos plus brillants<br />

officiers finirent par y prendre femme. Nous réussissions<br />

facilement à nous faire admettre et il ne tenait qu'à nous<br />

d'imiter nos camarades. Il est même probable que les choses<br />

eussent tourné de ce côté et que le vent <strong>du</strong> ménage eût<br />

soufflé sur nous d'une manière irrésistible sans la guerre<br />

d'Autriche.

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