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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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196 UÉUO[RES DU VICE-AMIRAL B A K O N fi II I V E L<br />

délivrance aidant, on en perdit un peu moins; mais jamais ils<br />

ne s'accommodèrent de la prison. Il n'en était pas de même<br />

des vieux et principalement «les hommes gradés. Ceux-ci, con-<br />

servant plus de force morale, s'inquiétaient moins, et il n'était<br />

pas rare d'entendre dire, dans les causeries <strong>du</strong> soir, qu'après<br />

tout la captivité n'était point insupportable, que le temps n'eu<br />

comptait pas moins pour la retraite, et que, puisqu'on avait <strong>du</strong><br />

vin et <strong>du</strong> soleil, on pouvait attendre le jour où tout cela finirait,<br />

sans se désoler. Je ne sais si l'organisation récente des légions<br />

ou des régiments de marche n'entrait pas pour quelque chose<br />

dans cette résignation; mais dès qu'on eut séparé les officiers<br />

de leurs soldats, c'en fut fait de tout esprit de corps, parmi les<br />

prisonniers qui provenaient des divisions prises à Baylen, et il<br />

n'exista plus de lien militaire entre les indivi<strong>du</strong>s.<br />

Il ne faut pas croire néanmoins qu'on vécût eu désordre à<br />

bord des pontons; tant s'en fallait, et il s'établit partout,<br />

comme par un accord tacite, une suite de règles dont on s'écar-<br />

tait rarement. <strong>Les</strong> soins hygiéniques d'abord étaient générale-<br />

ment observés; puis on se divisait en escouades, ce qui nécessi-<br />

tait une sorte de subordination. Nous avions en outre sur notre<br />

vaisseau plusieurs colonels et officiers supérieurs, mis aux<br />

mêmes plats, d'abord, à cause de leur rang, et ensuite parce<br />

que, recevant une piastre par jour, ils pouvaient se procurer<br />

plus de douceurs que les officiers subalternes. Ces messieurs<br />

s'étaient logés dans la <strong>du</strong>nette, et ils y vivaient dans une<br />

espèce d'aparté, bien qu'ils communiquassent à chaque ins-<br />

tant avec nous. C'était par leur intermédiaire que nous nous<br />

faisions rendre justice, lorsque nous avions quelque plainte à<br />

l'aire, soit par rapport aux vivres, soit pour quelque autre<br />

motif. Bref, ils formaient un véritable état-major parmi nous,<br />

et comme notre obéissance était volontaire, on se conformait<br />

sans murmure à leurs décisions.<br />

Il en était à peu près de même à bord des bâtiments qui<br />

contenaient des soldats. Il s'étail formé sur chacun d'eux nu

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