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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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UNE HALTE AU PAYS MATAI. 3lï<br />

que, s'il eût été le maître chez lui, il les eut immédiatement<br />

écartés, non seulement de sa personne, mais de sa cour et de<br />

son gouvernement. Je le croirais volontiers; car, en dépit de sa<br />

position douteuse, ce Prince montra en plusieurs rencontres<br />

qu'il n'avait abdiqué, ni l'orgueil de sa race, ni celui de sa<br />

patrie, et ses sentiments français, se faisant jour de temps à<br />

autre, embarrassèrent souvent son entourage.<br />

Ainsi Paris apprit un beau matin que le Roi, se trouvant en<br />

face d'une porte avec les souverains étrangers, avait pris le pas<br />

sur eux et passé le premier, comme naturellement. On n'ignora<br />

pas non plus que, lorsque Blûcher voulut faire sauter le pont<br />

d'Iéna, le Roi avait déclaré que, si on donnait un tel ordre, il<br />

ne lui restait plus qu'à faire atteler sa voiture et à s'aller placer<br />

lui-même sur le pont pour sauter avec lui : déclaration vrai-<br />

ment noble et digne d'un descendant de Henri IV et de saint<br />

Louis.<br />

On peut bien penser que la disposition d'esprit dans laquelle<br />

j'étais ne me faisait rien trouver d'agréable dans les scènes<br />

journalières qui avaient lieu à Paris, et que j'avais liàte, après<br />

tant de malheurs, de revoir ma famille.<br />

Je me rendis donc en Limousin, aussitôt que cela me fut<br />

possible, et j'embrassai mon vieux père, qui était toujours pré-<br />

sident de chambre de la cour royale de Limoges, en vertu de<br />

l'inamovibilité. Je retrouvai à Brive ma bonne grand'mère, qui<br />

n'avait point voulu quitter sa ville natale. Elle avait près d'elle<br />

ma tapte Saint-Louis, ancienne religieuse chassée de son cou-<br />

vent qu'où avait détruit en 1792 et qui vivait avec elle.<br />

Mon jeune frère s'était établi à Donzenac, tout près de notre<br />

ancienne demeure. Il avait épousé, pendant que je faisais mes<br />

caravanes, notre cousine, Mlle de la Tour, et il l'avait per<strong>du</strong>e,<br />

après qu'elle lui eut donné trois enfants. Ma sœur Rose tenait<br />

le petit ménage, et une autre de mes sœurs, Mme de La Faurie,<br />

s'était mariée <strong>du</strong> côté de Meyssac, et la plus jeune était au<br />

couvent.

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