Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

CHAPITRE XVIII
CAMPAGNE DE FRANCE
R eu forcement de mon détachement. — Le nouvel esprit de la Garde. —
Noble propos de bivouac. — Jamais je n'ai laut souffert. — Combats san-
glants en Champagne. — Arcis-sur-Aube. — Je suis nommé capitaine de
vaisseau. — Fontainebleau. — Appel de l'Empereur — «A Paris! » —
Capitulation de Paris. — Retour à Fontainebleau. — Emissaires royalistes.
— Trisles défections autour de Napoléon. — Le cœur de ses soldats lui
reste. — La Frauce vaincue, quelle humiliation!
Nous passâmes le Rhin et vînmes à Mayence. Là nous nous
arrêtâmes quelque temps, et ce fut heureux pour moi, qui n'en
pouvais plus.
Au hout de quelques jours, je fus guéri. Mon domestique
avait été malade, lui aussi, et les chevaux très mal accommodés
chez le juif chez lequel je logeais. Ils étaient restés, pour
ainsi dire, à l'abandon. Jamais ils n'avaient été en si piteux
état, ni leurs maîtres non plus.
J'avais une envie extrême de me raccorder avec ma troupe,
car, depuis l'arrivée de l'Empereur à Paris, des mesures
rigoureuses avaient été prises, afin de compléter les corps,
armer les nouveaux soldats et les pourvoir de tout ce qui était
nécessaire, pour qu'ils pussent servir utilement. Les marins
s'étaient ressentis de cette augmentation, et mon petit détache-
ment fut porté à 450 hommes environ, par l'adjonction de ceux
de nos camarades qui étaient restés en France.
Je n'en conservai point le commandement en chef, le major
ayant rallié avec plusieurs autres officiers, parmi lesquels se
trouvaient MiVI. Boni face et (îérodias, que je n'avais pas vus
depuis l'Espagne. Mais ce qu'il y eut d'heureux pour moi, en