Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

LA CAPITULATION DK B A Y L E M 1 53
par des militaires isolés, assistés de quelques compagnies de
milice et d'artillerie, et assez judicieusement établis. Il faut
prendre garde que l'obstacle à surmonter était un pont d'une
longueur démesurée, et qu'on avait eu le temps d'en défendre
les abords par des abattis et des fortifications de campagne, et
que nous ne pouvions tourner la position. Heureusement elle
l'ut enlevée d'emblée par les verts et les rouges de la Garde de
Paris, jaloux de faire voir qu'ils étaient bons à autre chose qu'à
faire la police d'une grande ville. Les Kspaguols ne purent
tenir devant l'impétuosité de l'attaque et s'enfuirent vers Cordoue,
dès que le pont fut pris. Nous occupâmes le soir même
la place où ils avaient combattu et où plusieurs d'entre eux
gisaient encore. Yous établîmes là notre bivouac, pendant que
la division entrait daus la ville. On lui tira quelques coups de
fusil des murailles, non que Cordoue entendit se défendre,
mais les habitants ne purent empêcher que les fugitifs du pont
d'Alcolea qui s'étaient jetés au milieu d'eux ne brûlassent leurs
dernières cartouches et ne donnassent ainsi lieu au pillage de
quelques rues, avant que la soumission ne fût acceptée.
Parmi les édifices qui souffrirent de cette introduction vio-
lente de nos troupes, se trouvèrent malheureusement des
églises, et de là les récriminations qui ne tardèrent pas à
éclater et les accusations d'impiété qui nous firent tant de mal
depuis. Il est certain que le dommage fut très minime pour les
Cordouans, mais il n'était pas moins certain que, si l'acte qui
l'occasionna pouvait être empêché, il est malheureux qu'il ne
l'ait pas été.
Nous rejoignîmes le lendemain, et on nous logea dans un
couvent situé extra-muros, tout près de la porte par laquelle
nous arrivions. Nous n'y trouvâmes qu'un vieux moine, les
autres étant partis. Nous mangions eu ville chez un vieil Ara-
gonais semi-libéral, qui voulut bien nous recevoir et permettre
que nous fissions dans sa maison notre établissement culinaire.
C.t'l homme regardait notre entrée en Espagne comme avant»-