25.06.2013 Views

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

222 MEMOIRES DU VICE-AMIRAL BARON GRIVEL<br />

par conséquent, nous coupaient la route. Je m'occupais à mettre<br />

de Tordre à bord et à faire coucher les officiers de terre à plat<br />

pont, afin de oe pas les faire tuer inutilement, lorsqu'on cria<br />

de devant : «Navire sur nous! « Comme nous courions presque<br />

vent arrière, la voile me cachait le bâtiment signalé, mais je<br />

l'aperçus à l'instant. C'était une des goélettes qui amenait son<br />

pic; ce qui me porta à penser que, nous ayant reconnus, elle<br />

voulait nous arrêter. La circonstance était critique et il n'y avait<br />

pas à hésiter. Mous élions sans armes d'aucune espèce, et si<br />

nous étions joints, nous étions pris et égorgés juqu'au der-<br />

nier. Je suivis alors une inspiration et gouvernai droit sur la<br />

goélette, comme si je voulais la couler. Elle évita l'abordage<br />

instinctivement et sans se douter de ce que nous étions. Ce<br />

n'est que lorsque nous fûmes sur elle qu'elle vit à qui elle<br />

avait affaire. Nous en étions alors si près qu'un de ses matelots<br />

nous jeta une bûche; mais déjà l'obstacle était franchi, car<br />

elle ne pouvait songer à nous poursuivre à cause de son tirant<br />

d'eau.<br />

Nous échappions à ce grave danger, et, quoique plusieurs<br />

boulets eussent troué notre voile, nous pouvions concevoir<br />

désormais un espoir raisounable de nous sauver. Effectivement,<br />

une heure après, nous lançâmes le bateau sur le sable, un peu<br />

au nord <strong>du</strong> port Sainte-Catherine, et nous débarquâmes parmi<br />

les nôtres!<br />

Je ne puis dire si j'avais invoqué Dieu, au moment de mon<br />

départ, comme j'aurais dû le faire, mais mon premier mouve-<br />

ment en touchant la terre fut de me prosterner et de le remer-<br />

cier avec la plus vive gratitude. Il m'avait, en effet, couvert<br />

d'une protection visible, sans quoi je n'eusse pu mener à bien<br />

une tentative si extraordinaire. <strong>Les</strong> cœurs de mes compagnons<br />

n'étaient pas moins touchés que le mien, et tous rendirent<br />

grâces au Ciel qui venait de les sauver, après quoi ils me lémoi<br />

gnèrcnl hautement leur reconnaissance, en inassurant d'une<br />

amitié sans tin. Ces premiers transports bien naturels, en pareil

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!