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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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30 M E M IRE S 1) U V I C li - A M [ K A L B A R M G R I V E L<br />

je crois, Laporte, Là venaient fréquemment les généraux em-<br />

ployés à Paris ou aux environs, et je me souviens d'avoir vu le<br />

jeune Bonaparte plus <strong>du</strong>ne fois. Barras y parut le 1 1 et le 12,<br />

si je me rappelle bien. Tout fut concerté pour le lendemain.<br />

N'ayant point de poste assigné et le bureau ne s'étant point<br />

ouvert le 13 au matin, je suivis la femme <strong>du</strong> député Delbrel<br />

que je connaissais et me rendis aux Tuileries avec elle. Le feu<br />

commença bientôt, et on sait le résultat de la journée. La vic-<br />

toire de la Convention fut complète. Elle n'avait pourtant pas<br />

beaucoup de troupes, mais les sections ne purent résister au<br />

canon employé contre elles avec beaucoup d'à-propos. Je me<br />

souviens d'avoir vu dans la rue de l'Échelle et dans la cour <strong>du</strong><br />

Carrousel des rangs entiers de cadavres, qu'on laissa, par ordre<br />

exprès <strong>du</strong> général, sur le pavé jusqu'au soir. En outre de la<br />

troupe de ligne, il y avait dans le jardin plusieurs centaines de<br />

patriotes chaleureux qui demandaient des armes et auxquels on<br />

eu distribua, je crois, quelques-unes. Ou portait les blessés<br />

dans la salle des inspecteurs, et les femmes des députés, dout<br />

plusieurs avaient suivi leurs maris, les pansaient. La Conven-<br />

tion délibérait pendant le combat et ne semblait nullement<br />

inquiète. Il est vrai que les députés de ce temps étaient habi-<br />

tués à faire face au danger comme des soldats, que plusieurs<br />

d'entre eux avaient figuré honorablement aux armées et fait<br />

assaut de courage avec les tètes brûlées, qui tentaient les expé-<br />

ditions les plus hasardeuses, ou présenté leur poitrine aux<br />

assassins <strong>du</strong>rant les troubles civils. C'est que le métier de<br />

législateur n'était point alors, comme il l'est devenu depuis,<br />

une sorte de piédestal, sur lequel on pouvait monter à tout<br />

hasard, sauf à se laisser glisser mollement à terre, si l'on ne<br />

s'v, trouvait pas à l'aise, et à aller s'ensevelir dans quelque<br />

bonne sinécure départementale. Lorsqu'un député disait adieu<br />

à ses champs ou à sa petite ville pour venir à Paris, il devait<br />

être prêt à faire le coup de sabre avec l'ennemi extérieur, a<br />

entreprendre des missions souvent 1res périlleuses dans les

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