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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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ROTA 18»<br />

Celui-ci en voulait à nos domestiques qu'il supposait n'être pas<br />

Français et prétendait les enrôler de force. Ceux-ci, n'ayant pas<br />

la moindre vocation pour le métier de soldat au ser<strong>vice</strong> de<br />

l'Espagne, se sauvaient comme des rats dans leurs trous. Nous<br />

expliquâmes à ce brave recruteur municipal la position des<br />

indivi<strong>du</strong>s dont il s'agit. Nous lui fîmes entendre qu'ils n'étaient<br />

pas militaires, ni sujets à aucune coercition, qu'on ne pouvait<br />

les forcer à prendre le mousquet, etc.. Enfin, nous* défendîmes<br />

si bien nos pauvres serviteurs, que l'Alcade, qui probablement<br />

n'avait pas l'ordre de pousser les cboses à l'extrême, se retira<br />

pour cette fois avec sa suite. Il n'emmena personne, mais il fit<br />

grand'peur à nos gens; il ne manqua pas d'être effrayé luimême<br />

par un de nos officiers nommé Barbieri. Celui-ci, sur-<br />

pris par l'invasion subite de la maison, au moment où il se<br />

rasait dans la chambre, et croyant qu'on venait nous violenter,<br />

s'élança <strong>du</strong> haut de l'escalier — qui avait une douzaine de<br />

marches — avec sa figure barbouillée de savon et ses bras<br />

retroussés jusqu'aux coudes. Il tomba précisément devant<br />

l'Alcade, qu'il saisit à la gorge avec un poignet de fer, en<br />

s'écriant : « Sango de Dios, Signor. » Il ne put en dire davan-<br />

tage, car nous nous jetâmes en travers, pour lui faire entendre<br />

raison. Il lâcha son homme, dés qu'on lui eut dit de quoi il<br />

s'agissait, mais sa figure était tellement féroce en ce moment-là<br />

qu'elle terrifia les Espagnols. Le susdit Barbieri était un marin<br />

Corse d'une grande force physique, et haut de cinq pieds huit<br />

pouces, au moins; il était très au fait des batailles populaires et<br />

habitué à se débrouiller dans les mauvais cas. Le brave a péri<br />

plus tard sous les coups des assassins, mais je ne doute pas qu'il<br />

n'ait défen<strong>du</strong> sa vie avec courage jusqu'au dernier moment.<br />

Cette alerte fut suivie de plusieurs autres, à des époques<br />

diverses, qui nous alarmèrentfplus ou moins. Seulement toutes<br />

étaient inopinées et avaient ce caractère de guet-apeus qui les<br />

rendait fort désagréables. Celles qui étaient occasionnées par la<br />

mauvaise humeur des hommes qu'on levait pour les armées

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