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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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TOULON 385<br />

compter qu'autant que nous parviendrions à leur faire entendre<br />

raison. Il est vrai que nous n'avions à redouter, de leur<br />

part, aucune des indignités dont la populace est capable. Ils<br />

pouvaient nous tuer, sans doute, dans un moment de délire,<br />

mais ils ne nous outrageraient jamais. Ces paroles, que je pro-<br />

nonçai hautement, étonnèrent quelques personnes, mais elles<br />

furent comprises par tout ce qui était militaire. J'étais retourné<br />

à Marseille, pendant qu'on préparait les voies à Toulon, et le<br />

Marquis, voulant s'approcher avec son armée de royaux, parlait<br />

de venir à Ollioules. Je l'engageai à ne rien précipiter, mais il<br />

était pressé, d'autre part, et ne pouvait guère différer de se<br />

mettre en mouvement. Il voulait se faire précéder par une sorte<br />

de sommation; mais je me prononçai contre cette mesure. « Il<br />

vaut mieux envoyer à Toulon un commissaire <strong>du</strong> Roi, muni de<br />

pleins pouvoirs, pour prendre tout simplement le commande-<br />

ment de terre et de mer. Vous avez sous la main l'homme qu'il<br />

vous faut, pour une mission de cette nature, lui dis-je, et je<br />

crois pouvoir vous répondre qu'il l'acceptera sans balancer. »<br />

J'indiquai le vieil <strong>amiral</strong> Ganteaume, que je savais être dans sa<br />

terre d'Aubagne et avec lequel j'avais communiqué, il n'y avait<br />

pas longtemps. Le Marquis adopta cet intermédiaire et me<br />

chargea d'arranger les choses pour que le délégué pût agir<br />

immédiatement. Il me parla <strong>du</strong> roi Murât, dont il n'ignorait pas<br />

la présence à Toulon, et me dit ces propres paroles : « Je ne lui<br />

en veux aucunement et souhaite qu'il s'en aille en paix, car je<br />

lui ai des obligations et il me serait difficile de le protéger effi-<br />

cacement dans cette circonstance. »<br />

Je partis le soir même pour Aubagne, où j'arrivai à deux<br />

heures <strong>du</strong> matin. Je fus frapper à la porte de l'<strong>amiral</strong> Gan-<br />

teaume, qui était couché à côté de sa belle jeune femme, et<br />

ils ne furent pas peu surpris, l'un et l'autre, de ma subite<br />

apparition.<br />

Je leur fis connaître, sur-le-champ, de quoi il s'agissait, et<br />

comment l'Amiral pouvait rendre, en ce moment, un véritable<br />

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