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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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156 MEMOIRES DU VICE- AMIRAL BARON r, R[ V E I.<br />

de travail. — Oh! vous n'aimez pas le travail, vous autres<br />

Espagnols. — ("est selon. Nous n'aimons pas à travailler pour<br />

les autres et nous entendons être maîtres chez nous. — llucno,<br />

reprenait l'officier; mais quant à présent, c'est nous qui le<br />

sommes. — Oui. Vous êtes maîtres de la terre que vous avez<br />

sous la semelle de vos souliers. M. Aï. Aï. son chiennos de la<br />

Sierra que pis an y mador mas. — Comment! nous sommes à<br />

Madrid, à Valladolid, à Tolède! — Oui, oui, mais nous vous<br />

en chasserons avec l'aide de Dieu! — Pourtant, voilà déjà un<br />

an que nous sommes en Espagne et vous ne nous avez pas<br />

encore chassés. •• Le mendiant ne répondit pas à cette dernière<br />

observation, il se contenta de hausser les épaules et dit, en se<br />

retirant, à part lui : « Ces Français sont singuliers. Celui-ci<br />

parle d'un an! Mous avons mis huit cents ans à chasser les<br />

Maures. »<br />

Nous étions logés à An<strong>du</strong>jar presque militairement, car la<br />

plupart des personnes aisées avaient pris la fuite et laissé leurs<br />

maisons aux soins de leurs domestiques. Nous faisions notre<br />

cuisine à peu près avec la ration, mais comme les légumes,<br />

les fruits ainsi que le vin étaient abondants, nous ne souf-<br />

frions point de l'absence de nos hôtes Nous nous rendions le<br />

soir près <strong>du</strong> pont et là avaient lieu des colloques fort amu-<br />

sants entre les officiers de toutes armes. A nos pieds coulait<br />

la rivière, et en face de nous se dressait un amphithéâtre<br />

immense, dont nous n'étions séparés que par une forêt d'oli-<br />

viers. Sur la hauteur se déployait la masse armée qui nous<br />

avait coupé le chemin de Cadix et que nous évaluions à 60 ou<br />

70 000 hommes. Nous savions qu'il y avait dans le nombre<br />

une division d'infanterie régulière et quelque artillerie; que le<br />

reste se composait de nouvelles levées ou de simples paysans;<br />

que parmi ces derniers il y en avait quelques milliers de<br />

montés. On nous avait aussi mentionné un régiment suisse et<br />

environ 1500 hommes des gardes uallones et espagnoles<br />

Mais si nous étions bien informés, nous avions heaucoup de

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