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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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LA CAPITULATION DE BAYLEN 147<br />

manteau pour lui demander de quoi il s'agissait. Il se retourna,<br />

et quand il nous reconnut pourFrançais, il se mit à fuir de plus<br />

belle en décrochant son manteau qu'il laissa entre nos mains.<br />

Plus loin nous rencontrâmes un vieux garde wallon, qui nous<br />

dit : « Cachez vos cocardes, messieurs, si vous tenez à la vie, on<br />

assassine vos compatriotes. « Nous continuâmes notre chemin<br />

assez inquiets, mais sans pourtant hâter le pas. Je ne sais<br />

comment il se fit qu'en un clin d'oeil nous nous trouvâmes au<br />

milieu de la rue, que toutes les portes furent fermées et que<br />

des piles de briques parurent sur toutes les croisées, mais il est<br />

sur qu'il régna un silence absolu autour de nous et que nous<br />

aurions pu croire que la ville était déserte, si nous n'avions vu<br />

les rues pleines de monde un moment auparavant.<br />

Ce devait être un singulier spectacle pour les Espagnols que<br />

de voir deux officiers en grande tenue et dorés comme des<br />

calices marchant seuls d'un pas grave au milieu de la cité et<br />

au bruit des décharges lointaines qui se suivaient sans inter-<br />

ruption. Nous fûmes assez avisés pour ne pas déranger notre<br />

allure, et je suis convaincu que ce calme nous sauva la vie.<br />

Mon camarade, qui comprenait comme moi le péril dans lequel<br />

nous étions, m'a dit après l'affaire : r Bien nous en a valu<br />

d'être de sang-froid, car, si nous avions pressé le pas, nous<br />

étions écrasés à l'instant par les fenêtres. » Nous arrivâmes<br />

ensemble à l'hôpital. Déjà la populace grondait autour et elle<br />

était difficilement contenue par un piquet de cinquante hommes<br />

qui formait la garde. Il y avait une grille en fer à la grande<br />

porte et nous la fîmes fermer aussiiôt. Il était temps, car lés<br />

pierres commençaient à arriver. Nous pensâmes à faire armer<br />

de suite les fiévreux et tous ceux des malades qui pouvaient se<br />

tenir debout. On appela aussitôt l'homme qui avait la clé de la<br />

salle d'armes, mais cet homme résistait et contrefaisait le fou.<br />

Comme le moment pressait et qu'il n'y avait pas une minute à<br />

perdre, si nous voulions sauver l'hôpital, je le sommai de don-<br />

ner vile la clé, sinon... Il continua ses grimaces et je lui

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