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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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LA CAPITULATION DE BAYLEN 149<br />

immédiate dans tous les lieux où nous n'étions pas en force.<br />

On a cru qu'elle avait été prévue, et même on a accusé le<br />

prince Murât de l'avoir provoquée. Je n'ai jamais pensé qu'on<br />

pût charger sa mémoire d'un fait pareil. Je crois qu'il suffisait<br />

<strong>du</strong> frottement normal qui avait lieu tous les jours, pour que,<br />

dans les graves circonstances où on se trouvait, une explosion<br />

fut tôt<br />

( ou tard inévitable. Il faut songer que nous occupions la<br />

capitale d'un peuple étranger, quoique ami; que, sans que nous<br />

ayons abusé en aucune manière de l'hospitalité forcée qu'on nous<br />

donnait, il était infiniment rare qu'un Espagnol nous vit avec<br />

plaisir dans sa maison, que nous venions de surprendre plus<br />

ou moins quelques places fortes, d'exporter pour ainsi dire la<br />

famille royale, et enfin que nous commencions à prendre un<br />

ton de maître dont l'amour-propre national ne s'accommodait<br />

pas. Le sang versé à Madrid ne le fut pas légèrement, sans<br />

doute, et dans la situation il était tout à fait impossible que<br />

nous nous laissions braver impunément, mais le résultat n'en<br />

fut pas moins malheureux. <strong>Les</strong> Gardes <strong>du</strong> corps, restés sans<br />

fonctions et placés par la force des choses entre l'enclume et le<br />

marteau, quittèrent aussitôt la capitale et allèrent souffler le<br />

feu dans les provinces. Ils furent secondés par l'exaspération<br />

générale et par tout ce qui ressentait l'injure faite au pays.<br />

Le massacre <strong>du</strong> 2 mai, comme ne manquèrent pas de l'appe-<br />

ler ces missionnaires politiques, était peu de chose en lui-même;<br />

je ne crois pas qu'il ait péri plus de cinq cents habitants dans<br />

l'affaire, en y comprenant ceux qui furent fusillés le soir, parce<br />

qu'on les avait trouvés avec des couteaux. Quant à nous, nous<br />

ne perdîmes que quelques hommes; mais l'exagération parti-<br />

culière aux Espagnols décupla le nombre de leurs morts, et<br />

toutes les chaires retentirent d'imprécations patriotiques contre<br />

notre barbarie. <strong>Les</strong> prêtres et les moines appelèrent la nation<br />

aux armes, pour punir, disaient-ils, notre déloyauté et nous<br />

chasser de la Péninsule à l'instant. Ce fut un toile universel.<br />

Nous apprenions ces mouvements par l'intermédiaire de

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