Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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durant notre agonie de Fontainebleau, avait cédé aux obses-
sions d'un ancien consul qui était alors dans le Levant, à
l'empressement irréfléchi de quelques-uns des officiers de son
entourage et, peut-être, au désir d'écrire une belle pièce
d'éloquence, comme il s'imaginait l'avoir fait. Il convint fran-
chement avec nous de ses torts, avoua qu'il avait agi contre
toute règle, et que, le succès définitif n'ayant pas justifié le
changement qu'il avait osé prescrire, il n'avait plus qu'à dire
amen à tout ce qu'on ordonnerait de lui.
L'amiral Duperie qui l'aimait, ainsi que nous tous, tâcha de
lui donner de l'importance, afin que, dans la situation difficile
où nous nous trouvions, on pût le citer comme ayant été utile.
On lui fil commander les officiers de marine qui n'étaient pas
embarqués, et dont on forma une espèce de troupe qui fut plu-
sieurs fois appelée à la Préfecture, pour la défendre contre
l'émeute, et personne mieux que lui n'était propre à ce rôle
difficile. Il m'aida beaucoup dans les démarches multipliées
que j'eus à entreprendre, par suite de la confiance qu'on m'ac-
cordait, et il mena vigoureusement la partie dont il était spé-
cialement chargé.
Il ne se dissimulait pas la fin que notre résistance devait
avoir, et, quoiqu'il n'espérât point rentrer en grâce avec les
pouvoirs qui allaieut surgir, il travailla de tout son cœur à pré-
parer les voies pour les faire reconnaître, voyant bien que c'était
le seul moyen de sauver l'arsenal à la France. Il avait eu près
de lui dans le Levant un jeune capitaine de frégate fort réputé
en ce temps-là par ses agréments personnels, ses succès dans
le monde et plus encore par une belle action de guerre. Il se
nommait do Mackau, el il est devenu depuis amiral de France,
ministre, etc.
C'esl lui qui, étant élève et commandant provisoire du brick
ï Abeille, avail combattu et pris le brick anglais VAlacritij
ce