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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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268 MEMOIRES DU VICK-AMIRAL BARON GRIVEL<br />

revoir ma famille. .le craignis de ne pouvoir lui donner que<br />

quelques jours, au lieu qu'en différant un peu, j'avais l'espé-<br />

rance de lui donner quelques mois. Je me rendis en ^ousé-<br />

quence à Paris, où je devançai mon détachement. Celui-ci fut<br />

caserne à Clichy, aussitôt son arrivée.<br />

Je trouvai au débotté mou camarade Tissier de Marguerittes<br />

et son aimable femme, mes parents Aiïson, Ricbild et plusieurs<br />

autres, qui m'accueillirent comme un ressuscité. On était fort<br />

tranquille à Paris, et je confesse que, pendant les premiers<br />

mois de mon séjour, je ne songeai qu'à vivre un peu de la<br />

vie civile et à m'amuser. Mon vieux parent recevait bonne<br />

compagnie, et je fis chez lui plusieurs connaissances, qui me<br />

furent fort agréables par la suite. C'est là que je vis, pour la<br />

première fois, un de nos Limousins fort instruit qui avait nom<br />

Crozat, et qui avait fait ses premières armes dans un de nos<br />

bataillons corréziens. Seulement sa ferveur guerrière n'avait<br />

pas été au delà d'une campagne, et il n'avait pas tardé à s'ac-<br />

crocher à une administration quelconque , le tout pour<br />

s'exempter de porter le sac et le fusil. Comme c'était un garçon<br />

d'entendement, il avait été promptement apprécié. Lorsqu'il<br />

m'arriva de le rencontrer, il était je ne sais quoi dans l'octroi<br />

de la ville. Il avait la passion des livres rares et possédait une<br />

bibliothèque choisie. Nous avions de temps eu temps des col-<br />

loques fort animés sur toutes sortes de sujets, et particulière-<br />

ment sur la littérature ancienne. Je dois beaucoup à ces entre-<br />

vues, car j'avais un peu per<strong>du</strong> eu Espagne la trace <strong>du</strong> latin,<br />

qu'au reste je n'avais jamais su parfaitement.<br />

Dans le salon où je me liai avec M. Crozat, se trouvait un<br />

jeune 'homme nouvellement marié et qui était dans l'intimité<br />

de mes parents. C'était mon cher Delamolte, encore aujour-<br />

d'hui vivant, et avec lequel je compte bien rester lié jusqu'à<br />

ma mort par une sincère amitié. Je fus présenté à sa femme,<br />

qui, blonde comme l'or et très avenante, avait encore toutes<br />

les grâces d'un enfant On se livrait à une douce causerie, dans

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