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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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232 M KM 01 II ES DU V1CE-AMIKAL B A KO N GRIVE L<br />

cadèro, mais nous occupions Puerto Real, Chiclana et l'embou-<br />

chure <strong>du</strong> rio San Pedro.<br />

Sur ces entrefaites, un régiment de marins était arrivé de<br />

France et avait élé placé à San Lucar, afin d'y organiser une<br />

flottille avec les bâtiments <strong>du</strong> pays. Il était commandé par<br />

i\l. de Saizieu, un de mes anciens camarades, devenu depuis<br />

peu capitaine de vaisseau, .le ne tardai pas à le joindre, car<br />

mon ami laitier, revenu de Tanger heureusement, me lit<br />

appeler. Il avait pourvu à mon logement d'avance et je me<br />

trouvai promptement installé chez un vieux Jla/nengo, ancien<br />

colonel de cavalerie au ser<strong>vice</strong> de l'Espagne.<br />

Ce brave homme n'avait pour toute famille qu'une fille de<br />

vingt-quatre ans, qu'on appelait la mo?ija, parce que, disait-on,<br />

elle ne voulait pas se marier. Le logis était petit, mais com-<br />

mode, et j'y lus bientôt comme chez moi. Nous avions en face<br />

Don Francisco Theron, riche particulier, ami <strong>du</strong> Prince de la<br />

Paix et afrancezado, c'est-à-dire notre partisan. Je dinais là<br />

souvent avec Vattier qui y logeait et qui s'y faisait aimer de tout<br />

le monde. II se louait beaucoup des attentions de Don Fran-<br />

cisco, et c'était avec justice, car il était traité en hijo de casa<br />

par la vieille dame et par tous ses parents. Jamais je n'oublier<br />

rai ces dîners délicieux de San Lucar, mi-partie de viandes de<br />

diverses espèces et de fruits délicieux. Je n'avais point été gâté<br />

sous le rapport de la nourriture depuis vingt-deux mois, et<br />

j'avais à peu près désappris le confort. Je me voyais mainte-<br />

nant à table, parmi des gens bien élevés, avec une nappe<br />

blanche, des serviettes, en un mot, tout l'attirail ordinaire d'un<br />

dîner de bonne maison.<br />

Je profilai de la circonstance pour me refaire et pour<br />

reprendre un peu les allures <strong>du</strong> monde civilisé. J'avais aussi<br />

chez mon hôte, Don Juan Perez, une cuisine fort bonne,<br />

quoique simple, et tout à fait appropriée à mes goûts. Aille Marie-<br />

Johanna était aux petits soins pour moi, et disait quelquefois<br />

en riant : « II faut bien que je remplume mon lutte, puisqu'il

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