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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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9H M Ê M O 1 K E S DU VICE- A M I a \ L B A I» V f. Il IVEL<br />

bieu, et, loin de me savoir mauvais gré de mon apparition an<br />

peu brusque dans son cabinet, il me combla d'attentions cl me<br />

rassura complètement.<br />

H faut que j'avoue ici combien ce gouverneur m'étonna.<br />

C'était un fort bel homme, en costume de cour et avec un<br />

grand air. Comme j'entrais chez lui avee cette assurance<br />

qu'avaient alors les officiers français eu tout lieu, et que je<br />

m'apprêtais à lui parler d'un ton péremptoire, je fus frappé de<br />

la distinction de ses manières et mis de l'eau dans mon vin,<br />

instinctivement. Je lui exposai néanmoins mon affaire, mais<br />

simplement et sans animation. Je lui dis que M. de Bubna<br />

ne pouvait se dispenser de faire ce qu'il faisait, et que, si son<br />

assistance eût pu blesser en rien ce qu'il devait à sa patrie, je<br />

ne l'eusse jamais réclamée, que je l'honorais trop pour cela.<br />

Ces sentiments franchement exprimés plurent à M. le <strong>baron</strong><br />

de Buhna, et il me le témoigna à plusieurs reprises. Il m'ap-<br />

prit, en me recon<strong>du</strong>isant, que M. de Buhna, dont il était ques-<br />

tion, lui avait enseigné les mathématiques, qu'il conservait<br />

pour lui cette sorte de respect dont un homme bien né ne<br />

s'écarte jamais envers ceux qui l'ont élevé et que je pouvais lui<br />

dire de continuer à m'aider en toute confiance. Nous nous<br />

quittâmes ainsi, sans nous douter ni l'un ni l'autre des rapports<br />

bieu différents que nous eussions pu avoir quelques années<br />

après, lorsqu'il était tout-puissant à Paris et que j'y rentrais eu<br />

vaincu.<br />

Je menais une vie fort douce à Vienne, et, malgré mes<br />

occupations, je trouvais <strong>du</strong> temps pour tout. Je lis la connais-<br />

sance de plusieurs Hongrois, qui conservaient, malgré le désar-<br />

roi des affaires autrichiennes, tout leur amour-propre national<br />

Il est vrai qu'ils avaient soin d'avertir, en relevant la tète, qu'ils<br />

étaient Hongrois, et ne s'imaginaient pas que nous pouvions<br />

les confondre avec les Viennois. Je fréquentais un de ces<br />

braves patriotes et trouvais beaucoup d'agrément dans sa<br />

maison, car, indépendamment de sa femme qui était fort

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