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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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CAMPAGNE D'AUSTEKLITZ 105<br />

La Fiance, armée tout entière depuis la Révolution, s'était<br />

familiarisée avec les combats de tout genre et avec les chances<br />

diverses de l'état de guerre. La Vendée avait fait de chaque<br />

habitant des provinces de l'Ouest et de ceux qui leur étaient<br />

opposés autant de soldats, et lorsque ces éléments divers se<br />

confondirent par la pacification, ils devinrent d'autant plus<br />

redoutables aux ennemis de la patrie commune qu'ils avaient<br />

montré d'héroïsme en se déchirant eux-mêmes. Je me demande<br />

souvent pourquoi notre histoire militaire ne s'est pas arrêtée<br />

sur ce point culminant de la fortune de nos armes. La plupart<br />

de ceux qui ont rapporté nos annales jusqu'à ce jour, ont<br />

atten<strong>du</strong> plus tard, et c'est aux conférences de Tilsitt qu'ils l'ont<br />

placé; mais les belles campagnes qui suivirent la levée <strong>du</strong><br />

camp de Boulogne, furent un effet de la grande cause que je<br />

viens d'indiquer et ne font que démontrer ce qui existait déjà<br />

pleinement. Il était visible pour quiconque ne fermait pas les<br />

yeux volontairement qu'aucune armée ne résisterait sur le<br />

continent à l'élan que prendraient les soldats de Boulogne sous<br />

la main d'un homme tel que Napoléon. La force dont il dispo-<br />

sait s'épuiserait sans doute et ne pouvait être éternelle, quelque<br />

bien ménagée qu'elle fût; il devait au bout d'un temps donné<br />

eu voir la fin. L'Angleterre, qui n'avait à supporter que des<br />

sacrifices d'argent, qui faisait une guerre maritime très heu-<br />

reuse, et qui comptait pour rien les douleurs de ses alliés, pou-<br />

vait raisonner ainsi et prévoir la fatale journée <strong>du</strong> nouveau<br />

César, mais on doit pardonner aux Français de s'être un<br />

moment enivrés de ses triomphes et d'avoir cru à son étoile.<br />

Ils n'ont fait en cela qu'imiter les peuples qu'ils avaient<br />

vaincus.<br />

Revenons à notre itinéraire. Il serait superflu de décrire<br />

les scènes diverses de notre marche vers le Rhin, ni de celle<br />

que nous exécutâmes par journées d'étapes jusqu'à Paris, au<br />

milieu des populations exaltées par l'importance et surtout par<br />

la rapidité de nos succès. Je passe donc sous silence plusieurs

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