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Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

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MARSEILLE 361<br />

en moins <strong>du</strong>ne heure au moyen de mon domestique; puis,<br />

uous armant l'un et l'autre, nous regagnâmes la maison <strong>du</strong><br />

général Verdier. Il s'était promptement ravisé, et les troupes,<br />

toujours sur le qui-vive, commençaient à arriver. Il pouvait<br />

avoir environ mille cinq cents baïonnettes, et quelque supplé-<br />

ment en officiers sans troupe et en patriotes compromis.<br />

Tout cela ne pouvait contenir longtemps l'explosion <strong>du</strong> roya-<br />

lisme marseillais. Il va sans dire que la garde nationale repre-<br />

nait la cocarde blanche, et que les citadins s'en paraient sous<br />

nos yeux. J'ai vu moi-même des corbeilles de ces cocardes, que<br />

des indivi<strong>du</strong>s, apostés exprés, donnaient par poignées à qui<br />

voulait en prendre. Déjà quelques officiers avaient été mal-<br />

traités et se hâtaient de se mettre sous la protection de la<br />

troupe. On entendait par-ci, par-là, des bruits inquiétants aux-<br />

quels succédaient des moments de silence, qui ne l'étaient pas<br />

moins.<br />

La garde nationale prit les armes comme la ligue, et c'était<br />

ce qu'il y avait de mieux à faire, pour en rester maître autant<br />

que les circonstances le permettaient. Je vis le colonel sur la<br />

place, comme il se mettait a la tête de sa légion, et lui fis sen-<br />

tir, en peu de mots, que de notre bon accord dépendait en ce<br />

moment la paix ou la guerre; que je supposais que nous ne<br />

tarderions pas à évacuer la ville, et qu'il importait à tout le<br />

monde que nous nous séparions sans nous fâcher. Il était de<br />

cet avis, et j'en informai aussitôt le général Verdier. Au sur-<br />

plus, la présence de nos soldats élait capable de modérer l'exal-<br />

tation des Marseillais. Nous n'étions pas nombreux, sans doute,<br />

mais nous étions à même de faire respecter notre drapeau, et<br />

nul n'en doutait. <strong>Les</strong> deux forces se maintinrent, parcelle rai-<br />

son, dans une sorte d'équilibre jusqu'au soir, et personne<br />

n'eut trop à se plaindre d'aucune infraction à l'espèce de trêve<br />

tacite qui s'était heureusement établie.<br />

Du premier coup d'o'il on ne comprend guère une situation<br />

semblable à la nôtre, et elle eùl élé, en effet, assez singulière,

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