25.06.2013 Views

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

Mmoires du vice-amiral baron Grivel : Rvolution-Empire - Les ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

pouvait éveiller l'attention . Le<br />

LA SECONDE RE ST A RATIO M 395<br />

con<strong>du</strong>cteur n'aurait eu qu'un<br />

mot à dire pour uous faire écharper tous, peut-être ; mais<br />

c'était un brave homme et, loin de nous nuire, il détourna les<br />

chiens tant qu'il put. C'est ce que nous apprîmes plus tard à<br />

Montélimar, lorsqu'il nous dit que, désormais, nous étions en<br />

terre chrétienne. Ce qu'il y a de bon, c'est que nous avions tous<br />

été muets jusque-là, pour de bonnes raisons, dans la diligence,<br />

puisque nous étions tous en défiance les uns des autres et<br />

n'osions parler, tant nous nous sentions mal à l'aise dans le<br />

pays que nous venions de traverser. La diligence était restée à<br />

Avignon six heures. Je ne crois pas en avoir passé de plus<br />

cruellement longues. J'étais logé, en face <strong>du</strong> Palais royal, dans<br />

une auberge très connue, où le malheureux Maréchal venait<br />

d'être massacré. Je vis le concours de gens de toutes sortes qui<br />

se rendaient sur la place de l'événement de la veille, et parmi<br />

cette foule, il ne manquait pas de belles dames. Il y eut même<br />

une espèce de cérémonie religieuse, à laquelle je ne puis don-<br />

ner un nom puisque je ne la compris pas. Il me sembla cepen-<br />

dant que celait un rosaire.<br />

Le désordre avait à peu près cessé; mais la ville était loin<br />

d'être tranquille. Je voulus profiter de ce séjour forcé pour<br />

visiter la maison <strong>du</strong> vieux drapier chez qui j'avais été accueilli<br />

dans mes jeunes années. Après avoir fait panser et coucher<br />

mon domestique, je m'y rendis. Le bonhomme avait depuis<br />

longtemps payé son tribut à la nature, et je n'y trouvai qu'un<br />

de ses fils, qui m'accueillit sans hésitation et m'offrit même son<br />

intervention dans le cas où je serais attaqué. Il était fort alarmé<br />

et déplorait la fougue cruelle de ses compatriotes. J'abrégeai<br />

ma visite en le remerciant de sa bonne volonté, et nous nous<br />

séparâmes, l'un et l'autre fort affligés <strong>du</strong> spectacle que nous<br />

avions sous les yeux.<br />

Nous partîmes vers les huit heures <strong>du</strong> soir et atteignîmes Mon-<br />

télimar au jour, sans autre temps d'arrêt. Là nous respirâmes.<br />

Ou trouvera peut-être que les scènes que je viens de décrire

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!